Grec et gallo-grec
Les graffites sur céramique aux sources
de récriture en Gaule méridionale (if-fr s. av.J.-C.)
Michel Bats
En Gaule méridionale, on trouve, aux VIe et Ve s. av.J.-C, sur quelques sites, de rares vestiges de graffites en caractères étrusques (Lattes, noms de souche étrusque sur des céramiques étrusques) ou grecs (Ruscino, Montlaurès, Ensérune, La Monédière, Lattes, sur des céramiques attiques ou massa- liètes). Dans ce dernier cas, il s'agit toujours de noms ou parties de noms de souche grecque ou de signes commerciaux bien connus pour cette époque. En Roussillon et en Languedoc occidental (Eine, Ruscino, Pech Maho, Mailhac, Montlaurès, Ceilhes-et-Rocozels et surtout Ensérune), des témoignages d'écriture sur céramique en caractères et en langue ibères se multiplient à partir du milieu du IVe s. av. J.-C. Il s'agit de
graffites gravés à la pointe sèche sur le fond externe ou les parois de vases céramiques comme marques de propriété ; le nom figure seul abrégé ou complet, avec parfois une désinence possessive et rarement un patronyme. À Ensérune, où J. Untermann (1980) a recensé près de 350 graffites, les noms se répartissent à égalité entre anthroponymes ibères et celtes. En outre, seul le site d'Ensérune a livré trois fragments de céramique utilisés comme ostraka, deux retaillés en forme de jetons et un troisième portant une liste de quatre noms superposés, qui semblent recouvrir des noms celtes, suivis d'une indication numérique. À partir de la fin du IIIe s. jusqu'à la fin du Ier s. av. J.-C, c'est aussi dans le reste de la Gaule méridionale
Gallia, 61, 2004, p. 1-192
© CNRS ÉDITIONS, Paris, 2004