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Historique et cadre des recherches sur le site du Mont Beuvray

[article]

L' oppidum de Bibracte. Un bilan de onze années de recherche (1984-1995)

Année 1998 55 pp. 6-8
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HISTORIQUE ET CADRE

DES RECHERCHES SUR LE SITE

DU MONT BEUVRAY

Les recherches de J.-G. Bulliot et J. Déchelette à la lumière des fouilles modernes

L'évolution des problématiques et des techniques de fouilles mises en œuvre entre le milieu du XIXe s. et la fin du XXe s. fait du Mont Beuvray un site prédisposé à l'histoire des sciences archéologiques. De fait, l'examen des publications et des inédits que Jacques-Gabriel Bulliot et Joseph Déchelette, les principaux découvreurs de Bibracte, consacrèrent au Mont Beuvray révèle, à l'amont de leurs résultats qui furent parfaitement complémentaires, des objectifs et des méthodes archéologiques nettement différentes.

Jacques-Gabriel Bulliot (1817-1902) consacre ses loisirs à l'étude de l'archéologie et de l'histoire du Morvan. Il se rend acquéreur d'objets qu'il léguera par la suite au musée de la Société éduenne à Autun, dont durant quarante ans, de 1861 à sa mort en 1902, il assure la présidence. Ce sera l'âge d'or de la Société qui achètera l'hôtel Rolin en 1878 afin d'y installer ses collections. En 1851, il présente au Congrès archéologique de France, qui se tient à Nevers, le problème de ce lieu de mémoire collective qu'est le Mont Beuvray qui, pour lui, ne saurait être la Bibracte de César, quoi qu'en ait dit une tradition reprise depuis la Renaissance. Tout le monde savant, en effet, s'accorde à reconnaître, depuis la découverte faite à Autun au XVIIe s. d'un ex-voto à la déesse Bibracte 2, que c'est bien à Autun que se situait Y oppidum de Bibracte, très opulent du temps de César. Ce sont l'étude

2. Sur cette inscription, dont l'authenticité est controversée, voir M. Lejeune (1990) et C. Rolley (1987).

des textes antiques et la recherche épigraphique qui provoquent l'ouverture des fouilles.

Ces fouilles se déroulaient ainsi : Bulliot embauchait des ouvriers et un contremaître dans les villages voisins. Chaque matin il montait sur la Chaume. Les fouilleurs suivaient les murs repérés par des tranchées de sondage ouvertes à la pioche. Sauf dans quelques petits ensembles, le centre de chaque pièce restait intact, afin d'éviter un surcroît de travail. En règle générale, la fouille s'arrêtait au niveau du premier sol rencontré. Parfois le remplissage plus ancien était atteint, en quelques points, sans doute aux endroits où le premier sol n'apparaissait pas clairement. La terre était rejetée sur les bords de la tranchée. Le mobilier découvert était déposé et trié. On récoltait ainsi les monnaies, les objets métalliques, les céramiques décorées et quelques rares pots entiers en céramique grossière. Ce choix reposait principalement sur l'esthétique de chaque pièce.

À partir de cette abondante documentation, Bulliot livre annuellement des comptes rendus dans les Mémoires de la Société éduenne qui sont de véritables rapports de fouilles. Il a en effet une vision très moderne de la documentation de fouilles : « Ensevelies à la fin de chaque campagne sous le remblai, pour rendre le sol aux exploitants, les habitations de Bibracte ne laisseront d'autre souvenir que celui qui est consigné dans les procès-verbaux et les plans de fouilles, c'est pourquoi nous tenons à noter, à cataloguer, maison par maison, tous les détails qui permettent de restituer leur physionomie et leur destination » (Bulliot, 1899, I, p. 116-117). Ces textes sont cependant sommaires quant au travail de synthèse et n'offrent aucune vision globale des types de constructions et de mobiliers. Seuls, quelques articles sur l'émaillerie, l'ex-voto à la Dea Bibracte et les voies du Beuvray développent une approche critique sur ces sujets. Son ouvrage paru en 1899, Les fouilles du mont Beuvray (ancienne Bibracte) de 1867 à 1895, est simplement une réédition de ses comptes rendus annuels repaginés (Bulliot, 1899). Ce n'est en rien une synthèse des travaux comme on a trop souvent tendance à l'imaginer. La vraie nouveauté de cette publication est la création, avec les Thiollier, d'un album de planches photographiques où sont présentés, avec une légende succincte et sans renvoi aux deux volumes de texte, les principaux objets découverts (Thiollier, Thiollier, 1899). Sur ces études celtiques, Bulliot, avec l'aide de J. Roidot, s'essaya à une seule synthèse. Un premier tome uniquement, intitulé La Cité

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