Une genèse très compliquée
Tout a commencé en France avec l’engagement
de l’État en 2008 de respecter les fameux «3 x 20 » des objectifs environnementaux du
plan Climat de l’Union européenne et la loi
du 3août 2009 fixant à 23 % la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique français en 2020. Les préfets maritimes et les
préfets de région ont donc été chargés de repérer
des zones propices à l’implantation d’éoliennes
au large des côtes françaises. Six zones
ont été définies, sur lesquelles l’État a lancé des appels d’offres en 2011 et 2013 : trois en
Normandie – Courseulles-sur-Mer, Fécamp et Le Tréport –, deux en Bretagne – Saint-Brieuc et Saint-Nazaire– et un en Pays de la Loire à
Yeu-Noirmoutier. Sur chacun de ces sites, des consortiums d’opérateurs ont emporté les appels d’offres lancés par l’État. La période de concertation citoyenne qui s’ensuit,
largement documentée dans les rapports
de la Commission nationale du débat public (CNDP) (voir encadré p. 20) pose déjà un problème
car la procédure du débat public doit porter
sur l’opportunité et sur les caractéristiques des grands projets d’infrastructures ou d’aménagement, selon plusieurs scénarios. «Dans le cas de l’éolien en mer, il en allait autrement puisque le choix des différents sites avait été arrêté par l’État avant le lancement de l’appel d’offres qui avait présidé à la désignation des maîtres d’ouvrage lauréats. » (CNDP, Courseulles, 2013, p. 4). De même, la CNDP avait proposé de lier
les trois débats et de les mener simultanément, mais l’État s’y est opposé.
La localisation précise au large n’est guère déterminante
pour la force du vent, en revanche
le sujet est sensible pour les activités de pêche Éolien en mer : projets prometteurs contre opposants «vent debout » !
Gérald ORANGE,
professeur de gestion, université de Rouen Vue d’un parc éolien marin en mer du Nord.