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Victor Hugo et les romanciers normands

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Année 1985 34-2 pp. 5-12
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VICTOR HUGO

ET LES ROMANCIERS NORMANDS

Joseph-Marc Bailbe Université de Rouen

«Ce rocher... c'est l'art immense. »

Victor Hugo

Lorsque le 16 mars 1837 Barbey d'Aurevilly rend visite à Hugo pour une question de propriété littéraire, il s'attend à voir devant lui le grand poète, l'homme du monde, et il est frappé par son manque d'aplomb et d'élégance : «Sa tête ressemble beaucoup à ses portraits, mais n'en a pas le regard rectan¬ gulaire. Le front est la seule chose vraiment belle et poétique qu'il ait. Le teint s'empourpre vaguement mais uniment partout, et l'embonpoint commence à se montrer. Il est petit et se pose comme Bonaparte. Ce n'est plus une affectation mais cela en a été une à l'origine probablement. » Quelques années plus tard, le 3 décembre 1843, Flaubert fait à son tour le portrait de V. Hugo ; l'impression d'ensemble est la même, mais dans cette approche du poète, Flaubert est surtout sensible au charme de la voix : «C'est un homme comme un autre, d'une figure assez laide et d'un extérieur assez commun. Il a de magnifiques dents, un front superbe, pas de cils ni de sourcils. Il parle peu, a l'air d'observer et de ne vouloir rien lâcher. Il est très poli et un peu guindé. J'aime beaucoup le son de sa voix. J'ai pris plaisir à le contempler de près ; je l'ai regardé avec étonnement. »

Une lettre de Flaubert à Hugo du 2 juin 1853, évoque, lors d'une autre ren¬ contre, la même fascination et le même détachement : «Nous nous sommes ren¬ contrés quelquefois, vous m'ignorant et moi vous considérant. C'était dans l'hiver de 1844 chez ce pauvre Pradier, de si gracieuse mémoire. » Ainsi on peut noter une réelle réserve des deux écrivains normands devant Hugo. Il y a entre eux une différence de tempérament essentielle : Barbey aristocrate voit avec dédain le poète consacré par le succès et la mode donner une image assez banale de sa personnalité. De son côté Flaubert, artiste exemplaire, même s'il est admi-ratif pour la puissance et le souffle de l'œuvre hugolienne, ne peut s'empêcher de

ETUDES NORMANDES 2-1985

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