La population taiwanaise : aspects démographiques

Redevenue chinoise en 1945, la République de Chine est passée en moins de cinquante ans d'un état de sous-développement accentué à une situation économique caractérisée par une forte industrialisation et une expansion commerciale exceptionnelle. Aujourd'hui placée au 13e rang mondial des nations commerçantes, très fortement urbanisée, jouissant d'un niveau de vie comptant parmi les plus élevés de l'espace asiatique, Taiwan a donc vécu des mutations économiques et socio-démographiques exceptionnelles tant par leur ampleur que par leur rapidité.

Avec une population voisine de 21 millions et une densité proche de 600 habitants au km2, Taiwan est un des territoires les plus densément peuplés du monde, le second après le Bangladesh (si du moins l'on excepte les cités-Etats telles Hong-Kong ou Singapour). Même au sein de l'Asie où les masses de population sont considérables, le territoire taiwanais se caractérise donc par l'importance des densités et des concentrations humaines. Cette situation est d'autant plus intéressante que l'île est longtemps restée inhabitée et que la mise en place du peuplement est un phénomène récent.

Un peuplement récent

Lorsque les Hollandais envahissent Formose en 1624, on estime en effet que la population ne dépasse guère 30 000 personnes. L'île n'est alors occupée que par quelques peuplades sans doute originaires de la Chine méridionale, pratiquant la chasse, la pêche, un peu de riziculture, et dont les principales ressources proviennent d'un médiocre courant d'exportation de peaux, de gibier, de riz et de sucre à destination de la Chine continentale. La dynastie Ming qui règne alors sur la Chine a en effet interdit toute

émigration vers Formose. Aussi l'île est-elle devenue, comme d'autres espaces insulaires du Sud-Est asiatique à cette époque, un véritable repaire pour les pirates qui attaquent les nombreux vaisseaux naviguant dans la mer de Chine.

L'occupation hollandaise est de brève durée et les occupants n'ont en fait laissé aucune trace sur le territoire. Après le renversement de la dynastie Ming par les Mandchous en 1644, le général Cheng Cheng-Kung (connu en Occident sous le nom de Koxinga) dé-