Mobilité résidentielle et différenciation de l'espace en milieu urbain

L'étude de l'évolution de la mobilité résidentielle, notamment intra-urbaine, est un excellent moyen de saisir la dynamique différentielle des quartiers, comme le démontre l'analyse du cas du Havre, de 1968 à 1990, à partir des données du recensement de 1990 (1) mises à disposition par l'Observatoire Population et Habitat de la ville. Ce travail a été guidé par deux objectifs :

- classer les unités spatiales qui constituent l'agglomération en fonction de leur plus ou moins grande stabilité résidentielle, des formes de mobilité qui les ont affectées et de leurs évolutions respectives;

- mettre en lumière les flux résidentiels entre groupes d'îlots, quartiers et communes d'une même agglomération et relier leur évolution à celles des lieux qui les émettent ou les reçoivent.

L'exploitation des données issues des recensements permet de répondre au premier

objectif à l'échelle des flots et des quartiers. Le deuxième ne peut être atteint que par l'exploitation d'autres sources d'informations : taxe d'Habitation, edf-gdf, Service des Eaux, mutations électorales. De ces sources, les fichiers du Service des Eaux nous ont paru à la fois les plus fiables et les mieux adaptés.

L'apport méthodologique essentiel de cette étude est d'avoir reconstitué, d'un recensement à l'autre, le comportement résidentiel des individus recensés en début de période intercensitaire (maintien dans le même logement, déménagement) selon une procédure spécifique, directement transpo- sable aux différentes échelles spatiales urbaines. Si pour les emménages depuis le précédent recensement figure l'indication de leur origine résidentielle, classée par catégorie spatio-administrative (mêmes: commune, Unité Urbaine (2), canton,