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Pierre Devambez (1902-1980)

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Pierre Devambez [1902-1980]

Le jour est proche où, amoureux d'un long voyage, un ethnohisto- rien, de talent sans doute, entreprendra de décrire, avec autant de minutie que de préjugés, les us et les coutumes de la fameuse tribu des Sciences religieuses, installée depuis 1886 dans une des réserves de l'Ancienne Sorbonne. Et il ne manquera pas de découvrir, comme un des traits topiques de cette société, vivant essentiellement des produits du savoir, qu'elle aimait adopter et traiter sur un pied d'égalité des voyageurs allègres que ni la fatigue ni le grand âge n'invitaient à se fixer, mais qui semblaient avoir des raisons mystérieuses de mettre brutalement fin à une vie de pérégrination. Pierre Devambez était un de ces voyageurs. Parti d'un bon pas, celui qui mène de l'École Normale Supérieure à l'Institut de France, il n'a cessé de voyager en archéologie, passant de Grèce en Asie Mineure, allant de Thasos à Xanthos, d'Istamboul au Musée du Louvre, publiant ici un torse, là une tête, quand il le fallait des restes de sanctuaire, un autel creux, ou une histoire de l'art grec, étrusque et romain. Ses confrères en archéologie diront l'éloge qui convient à son activité de fouilleur, d'archéologue de* musée, de Conservateur en chef du Département des Antiquités grecques et romaines du Musée du Louvre.

En 1961, à la requête d'André-Jean Festugière, la chaire des Religions de la Grèce antique, laissée vacante par le départ d'Henri Jean- maire, est offerte à Pierre Devambez. Pour l'École pratique des Hautes Études, d'évidence, il s'agit de faire bénéficier les Sciences religieuses des richesses figurales et monumentales que la recherche archéologique met en circulation depuis cinquante ans. Pendant cinq années, de 1961 à 1966, Pierre Devambez, installé dans les locaux du Louvre, analyse les usages et les croyances funéraires, les symboles apotropaïques, les divinités féminines. Mais toujours en rappelant à ses auditeurs, de manière énigmatique, que les documents figurés livrent « les renseignements les moins sujets à caution », qu'il faut apprendre à regarder les stèles, les vases, les bas-reliefs, « sans idée préconçue ». Comme si ce messager patient et ironique d'une discipline constamment attentive au visible n'avait jamais voulu s'autoriser ouvertement de son expérience du concret pour jeter le soupçon sur l'ambition d'une science de l'invisi-

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