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a banque à géométrie variable
Catherine LUBOCHINSKY et Joël METTAIS'
Respectivement Conseiller, Société Marseillaise de Crédit et professeur, Université de Paris IX (Dauphine)
L
es bouleversements de l'environnement macro-économique et financier de ces
dix dernières années ont vu leurs effets relayés et amplifiés par un foisonnement
I d'innovations financières et une érosion des réglementations existantes pour
transformer radicalement les modes de financement de l'économie. Les conditions
d'exercice et la nature de l'activité bancaire en sont durablement et profondément
modifiées. Deux faits sont particulièrement importants à cet égard : le caractère
14 extrêmement mouvant des « marchés porteurs » par catégorie de clientèle, nature de
l'activité, zone géographique... ; l'importance retrouvée des forces de la concurrence dans la transformation structurelle de la branche bancaire qui acquiert le statut d'une branche d'industrie ordinaire.
Ces évolutions ont au moins deux conséquences sur le plan analytique :
• Il faut reconsidérer la nature et le statut des intermédiaires financiers et leurs rapports avec les marchés. Le cadre théorique de référence inauguré il y a trente ans par J. Gurley & E. Shaw (1960) doit être réexaminé.
• Le recours aux concepts de l'économie industrielle devient indispensable pour analyser les transformations des systèmes financiers et les comportements des banques.
Cet article s'inspire de ce double postulat théorique pour étudier les fondements de la compétitivité bancaire au cours des prochaines années. Celle-ci devient en effet une préoccupation majeure des banquiers à un moment où ses déterminants habituels semblent largement remis en cause par l'avènement d'un environnement instable, concurrentiel et déréglementé.
La première partie rappelle brièvement les principaux facteurs qui façonnent désormais l'évolution structurelle de la branche bancaire. Parvenue au stade de la globalisation, celle-ci ne pourra sûrement pas faire l'économie d'une restructuration à l'échelle mondiale. Une telle perspective alimente depuis quelque temps la réflexion sur les options stratégiques des banques et les sources de leur compétitivité.
Après avoir montré la nécessité de renouveler le cadre d'analyse de cette
*Cet article reprend l'essentiel d'une communication au colloque de la Société Universitaire Européenne de Recherches Financières (SUERF) tenu à Nice du 12 au 14 octobre 1989 (à paraître).
REVUE D'ÉCONOMIE FINANCIÈRE N° 12-13
