ESPACES ÉCONOMIQUES ET THÉORIE DE L’INTÉGRATION

par Robert ERBES

Gomme en n’importe quelle science, il est avantageux de se donner des espaces abstraits pour formaliser un phénomène. Pour¬ quoi ne pas inventer, par conséquent, les espaces économiques abstraits dont on a besoin pour analyser le phénomène complexe de l’intégration économique ? Nous explorerons donc tout d’abord la notion d’espaces économiques abstraits. Ceux-ci étant définis simplement comme des ensembles de relations économiques entre des éléments économiques, nous devrons discuter les problèmes posés par l’organisation des relations dans un espace économique. Ceci nous mettra sur la voie de l’analyse des mécanismes de l’inté¬ gration, qui constituera la troisième partie de cette étude.

I. — Espaces économiques et distinction de trois catégories de relations économiques

A) La notion d’espaces économiques abstraits

(1)

L’espace économique comporte une face concrète : c’est l’espace géographique visible avec ses éléments économiques : établissements industriels localisés ici et là, agglomérations, voies de leurs inter¬ relations, etc.

Et puis l’espace économique comportera autant d’espaces abstraits que l’on en peut imaginer pour les besoins de la théorie et de la politique. Par exemple, on parlera d’espaces polarisés, et d’espaces-contenus de programmes. Les espaces abstraits, ou faces abstraites de la face concrète, ne sont rien de plus que des représen¬ tations sur différents plans analytiques de la face concrète.