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Politiques publiques et croyances collectives. Analyse socio-historique de la politique française de soins aux toxicomanes de 1970 à 1995

[article]

Année 1999 23-2 pp. 131-147
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Déviance et Société, 1999, Vol. 23, No 2, pp. 131-147

POLITIQUES PUBLIQUES ET CROYANCES COLLECTIVES.

ANALYSE SOCIO-HISTORIQUE DE LA POLITIQUE FRANÇAISE DE SOINS AUX TOXICOMANES DE 1970 À 1995

H. BERGERON*

On fait souvent valoir que le refus prolongé des professionnels et de l'Etat français à l 'adresse des produits de substitution peut s 'expliquer, entre autres, par le fait qu 'il s 'est lentement constitué, dans le temps d'une histoire, un paradigme de soins spécifique, mélange inextricable de considérations soixante-huitardes, antipsychiatriques et psychanalytiques, lui- même peu favorable aux produits de substitution et à une politique palliative. S'il est vrai que ce paradigme a longtemps dominé les conceptions d'une majorité des acteurs français concernant ce qu 'il convenait de faire et de ne pas faire à destination des toxicomanes, il paraît important de comprendre comment les croyances qui s'en inspirent ont pu s'installer en légitimité et surtout rester vivaces «aussi longtemps», en dépassant les explications qui mobilisent peut-être trop rapidement des notions comme celles d'aveuglement, de résistance au changement ou de mauvaise foi. Mobilisant le modèle cognitiviste d'analyse des croyances collectives développé par Boudon, l'auteur cherche ainsi à montrer que ceux chargés du dossier dans l'hexagone ont maintenu «aussi longtemps» un dispositif thérapeutique essentiellement cura- tifet tourné vers l'horizon normatif d'abstinence, parce qu 'ils avaient de bonnes raisons pour continuer de croire à ce qu'ils ont cru et d'agir comme ils ont agi.

Mots-clés: Politiques publiques - Croyances collectives - Psychanalyse - Thérapies - Expertise - Monopole - Centralisation

Cet article est issu d'une thèse réalisée sous la direction d'Erhard Friedberg dans le cadre du Centre de Sociologie des Organisations (CNRS)1. Résumons notre problématique initiale. Nous sommes parti d'un constat: en 1994, la politique publique française en matière de soin de la toxicomanie est principalement orientée sur des objectifs curatifs d'abstinence (soigner la toxicomanie à proprement parler) et la technologie thérapeutique mobilisée est la psychothérapie d'inspiration psychanalytique2: l'entreprise clinique vise la désaliénation psychique

CNRS Centre de Sociologie des organisations. Bergeron H., Soigner ou prendre soin des toxicomanes: anatomie d'une croyance collective — Analyse historique du champ de la toxicomanie en France de 1970 à 1995 ou l'histoire de la domination d'un paradigme, thèse de doctorat de l'Institut d'Etudes Politiques de Paris (mention sociologie), soutenue le 8 janvier 1998 devant un jury composé de Mme R. Taylor, de MM. P. Birnbaum, R. Boudon, A. Ehrenberg, E. Friedberg et P. Muller. Elle est publiée aux P.U.F. (Bergeron, 1999). Nous disons «psychothérapie d'inspiration psychanalytique» dans la mesure où le cadre des psychothérapies effectivement entreprises dans les institutions de soins françaises est considérablement adapté aux caractéristiques des toxicomanes et ne suit pas à la lettre les recommandations méthodologiques d'une psychanalyse traditionnelle. En outre, nous ne sommes pas sans savoir que les centres de soins ne limitent pas leur intervention à ce type de suivi: postcures, suivi social, etc. figurent également dans la palette des prestations offertes aux toxicomanes, mais ces dernières interventions ne sont pas considérées, par la majeure partie des soignants, comme intrinsèquement curatives (Bergeron, 1996).

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