La diaspora noire

ou Tailleurs impossible.

À propos de l’insurrection paysanne de 1870 à la Martinique

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le texte envisage d'investir un événement particulier, une insurrection de la paysannerie noire en 1870, à lia Martinique. Il s'agit, sur la base de l'analyse d'un corpus empirique se rapportant à cet événement, de scruter au plus près si les propositions plus théoriques sur la «dia¬ spora noire» développées par ailleurs (Chivallon, 2004a), conviennent encore pour entrer dans le détail d'un moment ciblé et très localisé. Utilisant à titre heuristique la notion de diaspora, cette exploration théorique avait abouti à tenir l'ensemble formé par les descendants des esclaves aux Amériques comme lié par des conditions historiques parti¬ culières, autorisant à désigner le lieu de l'installation forcée de cette population dispersée comme un «impossible ailleurs». Par une telle désignation, il s'agissait de prendre la mesure de la contrainte continue exercée sur les popula¬ tions issues de la traite, au point de la concevoir comme matrice de sens formant le repère commun à partir duquel l’expérience collective pouvait se décliner.

Ainsi les cultures des Amériques noires étaient-elles apparues dépendantes de la confrontation longue, répétée, reproduite et incessamment réactualisée avec le pouvoir de l’imposition de catégories dont la maîtrise appartenait défi¬ nitivement à l'Autre, depuis les maîtres et colons de la vieille Europe jusqu'aux «agents identificateurs» plus contempo-

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