De l’Afrique aux Amériques.

L’implantation

du culte des divinités akan aux États-Unis

"m

ftfii

SS

CSSI

ttfl

jjjgjj®

■iiiiiiB

CX

ÊsÉtsi

□ n 1965, un percussionniste afro-américain du nom de Gus Dinizulu partit en tournée en Afrique de l'Ouest avec sa compagnie de danse. Avant son départ, Dinizulu, fervent militant du nationalisme culturel, se consacrait déjà à la valorisation de l’héritage africain des populations noires états-uniennes. En 1947, il avait créé une association intitulée The Ghanas dont le but était d'or¬ ganiser des expositions et des conférences sur l'Afrique. En 1955, il avait fondé à New York une société secrète, Dam¬ balla Hwedo \ dont les pratiques mêlaient rituels akan du Ghana, yoruba du Nigeria et vodou d’Haïti.

En Afrique, Dinizulu décida de parfaire ses connaissances sur les populations locales, leurs cultures et leurs religions. Au Ghana, il fit la rencontre de Nana Ekua Oparebea, une prêtresse de religion dite «traditionnelle», à la tête d'un sanctuaire très populaire dans le pays. Ce sanctuaire s'appe¬ lait YAkonedi Shrine et se situait dans la ville de Larteh Kubease, en Akwapem, à quelques kilomètres d'Accra. Lors de sa visite à Larteh, Dinizulu fut accueilli par la prêtresse qui lui enseigna les rudiments du culte pratiqué au sanctuaire et effectua pour lui une divination, lors de laquelle elle pensait être à même de lui indiquer le nom et l'origine de ses ancêtres réduits en esclavage et déportés aux États-Unis.

Pendant la séance de divination, Nana Ekua Oparebea utilisa ses dons de médium pour communiquer avec les divi-

8511