II. ARCHEOLOGIE DES PAYSAGES ET AMÉNAGEMENTS RURAUX

Données récentes sur les traces matérielles de l'élaboration des paysages languedociens

Si la plupart des études archéologiques programmées — qu'elles concernent des territoires, des nécropoles ou des habitats — tentent aujourd'hui de restituer (le plus souvent uniquement par l'étude naturaliste) le paysage dans lequel s'insère leur objet d'étude, elles ont bien rarement pour but d'appréhender les traces matérielles de son élaboration.

Les études d'impacts et les fouilles dites "préventives", quant à elles, considèrent encore trop souvent le paysage comme un espace d'inanité d'où émergent des "sites" localisés et non comme un objet archéologique et patrimonial ayant une valeur historique intrinsèque. Cependant, depuis un lustre en Languedoc, l'intérêt croissant pour l'histoire du paysage rural, et donc pour l'archéologie agraire, a conduit des responsables d'opérations "préventives" à prendre en compte, au cours de leur opération, les traces matérielles de son élaboration qu'elles soient antiques ou non. Ainsi, les progrès accomplis dans quelques zones très privilégiées — notamment la plaine au sud de Nîmes - ont multiplié les informations concernant en particulier les parcellaires antiques. Mais, pour le moment et en raison du type d'intervention mis en œuvre, il en résulte surtout des études ponctuelles qui se caractérisent par la rapidité de leur réalisation, le choix aléatoire du terrain de recherches et l'impossibilité de vérifier les hypothèses émises à la suite de l'opération par un retour sur le champ d'étude ou par l'acquisition d'informations complémentaires.

Cependant, des responsables d'opérations "préventives", soucieux de la valorisation et de l'optimisation des données découvertes au cours de leur travail, ont accepté qu'elles soient, de la manière la plus directe, intégrées dans une recherche diachronique menée, dans le cadre d'une thèse, sur la mise en valeur et l'aménagement des campagnes méditerranéennes.