L'oppidum des Gardies à Pignan, Hérault
(Vlème-Vème s. av. J.-C.)
par Claude RAYNAUD et Jean-Claude ROUX* (avec Philippe COLUMEAU** et Catherine TENDILLE***)
1. Introduction
A l'Ouest de Montpellier, Pignan occupe la bordure méridionale de la zone des garrigues, à 12 km du littoral méditerranéen. L'oppidum des Gardies est situé au Nord de la commune, à cheval sur la commune voisine de Murviel-les-Montpelh'er (fîg. 1 et 2). Il occupe une butte calcaire au sommet aplati, allongée dans le sens nord-est/sud-ouest et dont l'altitude culmine à 180 m (1).
Relativement récente, la découverte du site a été occasionnée par la construction d'une résidence en 1974. A cette date, une campagne de prospection et de reconnaissance fut effectuée par la Direction Régionale des Antiquités Historiques (2) et permit d'entrevoir la chronologie de l'occupation protohistorique et l'extension du site.
2. Présentation des fouilles (1978-1980)
Un clapas ceinture le sommet de la butte des Gardies au niveau de la rupture de pente et correspond à l'éboulis de l'enceinte protohistorique, remaniée au cours des siècles. Les fouilles pratiquées de 1978 à 1980 se sont implantées dans la partie sud-est du site, à
mité du clapas et perpendiculairement à celui-ci (fig. 2, n° 4). Le choix du secteur était motivé par les observations effectuées lors des travaux de contruction, durant lesquels on avait pu observer l'épaisseur et la densité des sédiments archéologiques. Partout ailleurs, les prospections et les sondages ont montré que le substrat rocheux affleure souvent et que les niveaux protohistoriques sont très largement entamés par l'érosion (3).
Conçues au départ comme des sondages distincts, les fouilles I, II et III ne s'intègrent pas à un carroyage général (fig. 3). Toutefois, la proximité des sondages qui ont été partiellement reliés, permet d'étudier de façon synthétique les structures et les niveaux d'habitat rencontrés. Des 9 coupes stratigraphiques effectuées, 7 seulement ont été retenues et donnent une vue d'ensemble de la stratification du secteur (fig. 3, coupes 1 à 4, 6, 7 et 9).
La description des trois fouilles et du mobilier qu'elles ont livré (4) est faite séparément pour chacune d'entre elles. L'analyse des résultats de l'en.semble sera ensuite menée de façon plus globale afin de tracer les caractéristiques essentielles du site et de le replacer dans son contexte régional.
* Atelier municipal d'archéologie - 4, Plan-de-1'Olivier - 34400 LUNEL-VIEL
** Centre C. Jullian, C.N.R.S., L.A. 284 - 29, av. Robert-Schuman - 13621 AIX-EN-PROVENCE
*** Cons. Musée de Nages - Rue Basse - 30980 LANGLADE
1 - Carte I.G.N. au 1 : 25 000, feuille Montpellier 5-6 ; coordonnées Lambert III : x 713, y 145. Cadastres : Pignan : section D, 3ème feuille, parcelles 1929,
1192 à 1196 ; Murviel-les-Montpellier : section A dite du village, 2ème feuille, parcelles 262 à 266. Les fouilles réalisées de 1978 à 1980 ont été effectuées sur la parcelle 1195, propriété de M. D. Grasset.
2 - Opération dirigée par P. -Y. Genty. Cinq sondages de reconnaissance ont été menés dans la moitié ouest de l'oppidum. Les résultats communiqués par P. -Y.
Genty ont été publiés par Jean-Claude Richard, dans Etudes sur Pézenas et l'Hérault, IX, 4, 1978, p. 6 à 8 ; Informations archéologiques du Languedoc- Roussillon, dans Gallia, 36, 1978, p. 444 ; Gallia, 39, 1981, p. 511.
3 - Nous avons rencontré auprès des propriétaires du terrain, M. et Mme Grasset, la meilleure compréhension. Nous tenons ici à les remercier vivement pour
l'intérêt qu'ils ont porté à nos travaux. Ont prêté leur concours à la réalisation des fouilles : Marcel Barrai, Joëlle Blancart, Mme Bonzon, Guy Casteran, Jean-Pierre Comps, Marie-Claire Farinelli, Marco Garcia, Marie-Françoise Rudloff et Anne Sistel ; qu'ils trouvent ici notre reconnaissance et nos vifs remerciements.
4 - Le matériel archéologique a été enregistré sous l'abréviation P.G. (Pignan-Gardies) suivie de l'année et du numéro de la couche. Il est entreposé au dépôt
de fouille de Murviel-les-Montpellier. Les notes, les photographies et les relevés de fouille ainsi que les matrices qui ont servi à la publication, sont déposés à la Direction Régionale des Antiquités Historiques de Montpellier.
Documents d'Archéologie Méridionale, 6, 1983
