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L’émotion et l’embargo, ou les deux corps d’Eliancito

[article]

Année 2000 8 pp. 21-27
Fait partie d'un numéro thématique : Diversité du capitalisme mondialisé
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Contre-jour

es mois durant, l’histoire du petit Elian a tenu l’Amérique en haleine et a soulevé les passions à Cuba. Ce Cubain de six ans, repêché au large de la Floride le 25 novembre 1999 alors que sa mère avait trouvé la mort en tentant de gagner les États-Unis avec lui, est très vite devenu le centre d’une attention mondialisée. L’affaire est révélatrice des enjeux de l’émigration cubaine vers les États-Unis. Mais surtout, Elian sauvé des eaux est une métaphore vivante de notre monde post-bipolaire. Sa tragédie témoigne de la place des émotions dans un monde d’images sans frontières. À la faveur d’une théâtralité nouvelle, la diffusion des sentiments polarise les consciences et les identités, elle scinde aussi les corps. Enfin, cette irruption de l’ «humain » dans le jeu des États discrédite l’embargo obsolète qui régit encore les relations entre les deux pays concernés.

L’enjeu migratoire

L’émigration cubaine vers les États-Unis est traditionnellement au centre des litiges et des négociations entre les deux voisins. Si les émigrés de 1959, lors de la Révolution, avaient été bien accueillis, de nombreux opposants au castrisme trouvant alors refuge dans de bonnes conditions au sein du système américain, les vagues qui ont suivi ont connu un sort moins heureux. La perspective d’un nouvel afflux – à l’image de celui du début des années quatre-vingt1 – effraie. Face à l’arrivée de ces désenchantés du communisme tropical ou de ces enthousiastes du rêve américain, les réponses sont maladroites, à très courte vue, et peu adaptées aux normes humanitaires, ainsi qu’aux exigences des familles cubaines de Miami soucieuses d’accueillir leurs proches. En 1994, une nouvelle vague de Cubains échoue sur les côtes de la Floride : ce sont plus de 30 000 personnes qui fuient une situation économique brutalement aggravée par la perte du soutien soviétique et le durcissement de l’embargo américain (loi Torricelli de 1992). Clinton et Castro signent alors un accord de contrôle L’émotion et l’embargo, ou les deux corps d’Eliancito

par Ariel Colonomos d

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