1. La présentation la plus complète de la vie et de l’oeuvre de Théophraste reste celle de O. Regenbogen, «Theophrastos » , Real-Encyclopädie, Suppl. 7, 1940, col. 1354-1562. L’article de P. M. Fraser, «The World of Theophrastus » , dans Greek Historiography, S. Hornblower (éd.), Oxford, 1994, p. 167-191, porte sur les recherches botaniques. Le livre de P. Millett, Theophrastus and His World, Cambridge, 2007, est centré sur les Caractères.
2. Diogène Laërce, III, 46 ; V, 36. La biographie de Théophraste occupe les chapitres 36 à 57 du livre V. Sauf mention contraire, nous citons l’édition de M. Marcovich, Diogenis Laertii vitae philosophorum, Stuttgart-Leipzig, 1999. Le livre V est traduit en français par M. Narcy, dans
Diogène Laërce, Vies et doctrines des philosophes illustres, M.-O. Goulet-Cazé (dir.), Paris, 1999. Une édition séparée de la Vie de Théophraste a été procurée par M. G. Sollenberger, «Diogenes Laertius 5.36-57 : The Vita Theophrasti » , dans Theophrastus of Eresus, On His Life and Work,
W. W. Fortenbaugh, P. M. Huby, A. A. Long (éd.), New Brunswick-Oxford, 1985, p. 1-62 (réimpr. dans l’édition FHS& G [ citée infra, n. 10], I, p. 20-47) ; à propos de ce travail, il faut lire l’analyse critique de D. Knoepfler, La Vie de Ménédème d’Érétrie de Diogène Laërce, Bâle, 1991, p. 155-158 : «Appendice. Note sur une récente édition de la ‘ Vie de Théophraste’ » . 3. V, 36.
COMMUNICATION
THÉOPHRASTE, UN INNOVATEUR DANS LE DOMAINE DE LA RHÉTORIQUE, PAR M. LAURENT PERNOT, CORRESPONDANT DE L’ACADÉMIE
Théophraste est connu par les Caractères et par ses traités botaniques. Mais la disparition presque totale du reste de son oeuvre masque l’importance qui fut la sienne dans beaucoup de domaines1. Né à Érésos, dans l’île de Lesbos, vers 371 av. J.-C., Théophraste, dans sa jeunesse, suivit les leçons de Platon2. À la mort de Platon, il avait vingt-quatre ans. Il se tourna vers son ami et condisciple Aristote, plus âgé que lui d’une douzaine d’années, s’associa à ses recherches et l’accompagna probablement dans ses voyages en Asie Mineure et en Macédoine. Quand Aristote commença à enseigner au Lycée, Théophraste se fit son disciple et son collaborateur. Aristote quittant Athènes en 323, pour mourir peu après, Théophraste fut choisi par le maître pour être son premier successeur à la tête du Lycée ; il dirigea cette école pendant trente-cinq ans, jusqu’à sa propre mort, survenue en 287. Diogène Laërce, qui composa une biographie de Théophraste au IIIe siècle ap. J.-C., trace le portrait «d’un homme très intelligent et très travailleur, enclin à faire le bien et ‘ philologue’ » (ân ® r sunetÉtatov kaì filoponÉtatov
[…] eûergetikòv kaì filólogov) 3 : un professeur et un savant
