COMMUNICATION PREMIER ESSAI DE DÉCHIFFREMENT DE LA LANGUE KHITANi PAR M. LOUIS HAMBIS.

Parmi les nombreux peuples altaïques qui eurent des rapports fréquents avec le monde chinois dès le Haut Moyen Age, le groupe ethnique des K'i-tan est un de ceux qui nous est le mieux connu. Ils apparaissent à partir du ive siècle de notre ère et sont donnés par les sources chinoises comme les descendants des Sien-pei qui prirent la succession des Hiong-nou (? = Huns) dans la domination de la Haute Asie. Ces Sien-pei dont Paul Pelliot a restitué le nom en ♦Sârbi, *Sirbi, *Sirvi, constitueraient le groupe ethnique d'où seraient sorties quelques tribus considérées comme étroitement apparentées : les K'i-tan, les Hi ou K'ou-mo-hi, et les Che-wei dans le nom desquels on retrouve sans doute celui des Sien-pei, et qui sont les ancêtres des Mongols gengiskhanides. Les Khitan nous sont connus dès le milieu du ive siècle, et dès le . temps de l'empereur T'ai-tsou des Wei (386-409), ils vinrent tous les ans offrir leur tribut ; après la chute de la dynastie des Wei, ils firent des incursions à l'intérieur du territoire chinois, profitant de l'autorisation qui leur avait été donnée, de faire des échanges avec les places proches de la Grande Muraille ; complètement écrasés par les Chinois entre 550 et 559, ils durent ensuite se soumettre aux Turcs à contrecœur, mais continuèrent à présenter un tribut à la cour des Souei (581-617), puis à celle des T'ang (618-907), demandant sans cesse à dépendre de la Chine. Après l'écrasement des Turcs par T'ai-tsong des T'ang (626-649), ils participèrent en 644, avec les Hi, à l'expédia