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Temps biologique et auto-organisation

[article]

Année 1985 41 pp. 123-131
Fait partie d'un numéro thématique : L'espace perdu et le temps retrouvé
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Henri Atlan

Temps biologique et auto-organisation *

Résumé.

La direction du temps biologique semble ressortir à la validité des deux principes suivants :

1 . Tout comme différentes échelles de temps sont relatives à chaque système en évolution, la direction du temps est elle aussi relative aux conditions par lesquelles nous prenons connaissance des différents aspects de la réalité.

2. En physique, le caractère unidirectionnel et irréversible du temps de la mécanique n'est établi qu'au niveau macroscopique par le deuxième principe de la thermodynamique et son interprétation statistique. Il en résulte que. s'il existe un système — évidemment thermodynamiquement ouvert — où l'entropie peut décroître, alors le temps de ce système aura une direction inversée.

La théorie de l'auto-organisation avec production de complexité par le bruit conduit, elle aussi, à une définition d'un temps propre de systèmes biologiques susceptible de se dérouler dans une direction opposée à celle du temps physique classique.

La façon dont nous pouvons nous représenter une telle inversion — locale — du temps est discutée en relation avec le principe de causalité et la question du déterminisme.

L'essentiel de cet exposé peut se résumer à deux propositions.

1. Tout comme différentes échelles du temps sont relatives à chaque système en évolution, la direction du temps est elle aussi relative aux conditions par lesquelles nous prenons connaissance des différents aspects de la réalité.

2. Nous rencontrons la possibilité d'une direction inversée du temps — apparemment du futur vers le passé — au moins dans une des descriptions de la réalité physique qui nous est fournie par la thermodynamique des phénomènes irréversibles : jusqu'à preuve du contraire, dans l'univers de la physique, le caractère irréversible du temps de la mécanique — du passé vers le futur et pas le contraire — n'est établi qu'au niveau macroscopique par le deuxième principe de la thermodynamique et son interprétation statistique. C'est le principe d'accroisse-

* In Temps de la vie et Temps vécu. Paris. Éd. du CNRS. 1982.

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