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Corps réels et corps virtuels dans les dispositifs interactifs

[article]

Année 2006 4 pp. 75-81
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75 Cahier Louis-Lumière n° 4 4 Corps réels et corps virtuels dans les dispositifs interactifs

Sophie Lavaud-Forest

Université Paris 1

Flux et échanges : une Réalité à construire

Je m’intéresserai, avant tout, dans cet article, aux dispositifs «iconiques » , et en particulier, à un type de dispositif iconique que j’appelle l’image/ système 1 . Dispositif iconique que je différencie des dispositifs «spatio-techniques » qui permettent l’affichage et la diffusion des images. C’est par l’étude du processus interactif que je tenterai d’aborder cette notion de dispositif

iconique et par voie de conséquence celle de «médiation » . Ce terme de médiation étant entendu dans le sens de lien, de mise en relation par des «protocoles » de communication qui interposent des programmes informatiques et des interfaces entre les images et un public. La question des dispositifs interactifs fusionne les approches communicationnelles et esthétiques, puisque c’est le processus de communication avec l’image (la circulation et les échanges réciproques d’informations en boucles rétroactives) qui conditionne et fait advenir l’expérience et l’émotion esthétique du sujet percevant. Dans le dispositif interactif, l’émergence de sens ne se fait plus par la lecture d’une organisation figée des signes en tant que résultat de surface, mais se produit dans le processus spatio-temporel de communication corporelle avec l’image, nous emmenant ainsi du paradigme d’une esthétique des apparences à une esthétique de l’apparition. Emboîtant le pas des pratiques expérimentales opérées par les artistes télématiques 2 ou de l’Esthétique de la Communication 3 des années 80, les usages sociaux ont entériné une culture du flux et de l’échange par le biais des artefacts technologiques. Nous vivons dans un monde où nous communiquons, agissons et réagissons au moyen des réseaux, de téléphones mobiles, d’ordinateurs portables, de technologies sans fils, (Wi-fi, Bluetooth…) et très bientôt des nanotechnologies. Nous échangeons des mots, des images, des sons et nous les transformons dynamiquement tout en déplaçant notre corps et notre esprit. Nous expérimentons et percevons la réalité comme environnement complexe, changeant, mobile, où les flux et processus d’interactions ont remplacé les formes closes et fixes. Nous concevons, maintenant, la matière comme énergie et information. Depuis que les théories de la Relativité ont contaminé le domaine des Arts Visuels, la forme est devenue relation dynamique entre les objets, les personnes et les situations. Le flux et le reflux des connections complexes façonnent un nouvel espace d’informations qui se construit sans cesse dans un «entredeux » mouvant, instable et relativiste, à l’image de ce qu’est notre esprit, pour Grégory Bateson 4 : un dispositif composé de parties qui interagissent

1

L’image/ système est une image numérique dynamique conçue et modélisée à partir de modèles scientifiques lui conférant des comportements dits «émergents » au sens que lui donnent les scientifiques et que je définirai plus loin. Le couplage du corps «virtuel » (l’image et ses composants) au corps «réel » constitue un système complexe opérant selon un mode interactif. L’image/ système n’est plus seulement «actée » , elle devient «acteur » doté d’une certaine autonomie de comportement. Voir mon article : «Les images/ systèmes : des alter-egos autonomes » , dans l’ouvrage, L’image actée, scénarisations numériques, parcours du séminaire L’action sur l’image, dir. Pierre Barboza et Jean-Louis Weissberg, Editions L’Harmattan, pp. 237-249. 2

Nous citerons ici Roy Ascott, reconnu pour être le pionnier d’un art et d’une conscience

télématiques, il est artiste et théoricien, fondateur et directeur du Planetary Collegium (CAiiA-STAR) à l’Université du Pays de Galles en Angleterre. «On appelle télématique l’ensemble des communications qui se font au moyen d’un ordinateur fonctionnant en réseau grâce aux liaisons par téléphone, câble et satellite, établies entre des individus et des institutions géographiquement dispersés mais connectés à des systèmes de traitement de données, à des appareils de perception à distance ainsi qu’à d’importantes banques de données » . Dans ASCOTT Roy, «Y a-t-il de l’amour dans l’étreinte télématique ? » , texte reproduit dans l’ouvrage de BUREAUD Annick et MAGNAN Nathalie, Connexions, art, réseaux, medias, École nationale des Beaux-Arts, Paris, 2002, p. 165.

3

Mouvement artistique fondé à Salerne (Italie) en 1983 par Mario Costa, philosophe et théoricien et Fred Forest, artiste et professeur émérite de l’université Sophia-Antipolis, dont il fut titulaire de la Chaire des Sciences de l’Information et de la Communication. Fred Forest a été également membre du Collectif d’art sociologique (1974-1980).

4

BATESON Grégory, Mind and nature : a necessary unity, New York, Dutton, 1979.

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