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Du mythe à la réalité. La Southern Belle et la guerre

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Année 2000 67 pp. 38-45
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Du mythe à la réalité : la Southern Belle et la guerre.

Liliane Crété *

Du mythe à la réalité, ou comment la guerre transforma des femmes, comparées par la gente masculine de leur entourage, par les Églises et les journaux à la fleur du magnolia, à cause de leur beauté et de leur fragilité et de leur pureté, se transformèrent en amazones, en mères Spartiates, en passionarias, poussant l'esprit de sacrifice jusqu'au fanatisme - avant de se réveiller du cauchemar avec à la bouche le goût amer de la défaite mais aussi un sens des réalités qui leur avait jusqu'ici manqué.

Sitôt que l'on parle de guerre et de femmes, une série d'images s'imposent à nous, celles de victimes : femmes violées, enlevées, écartelées, éventrées par des soudards ivres de sang et de pouvoir ; mères pleurant un fils ; épouses pleurant un mari. Que n'a-t-on écrit sur les veuves de guerre qui, drapées de noir, vécurent leur vie durant dans le souvenir du héros disparu. La guerre de 14-18, avec ses morts innombrables, fut riche en veuves d'autant plus inconsolables que dans certains milieux, se remarier était vu comme une infidélité, une trahison même. Dans les familles catholiques pratiquantes, on invitait parfois la veuve à faire le sacrifice de sa vie, à l'égal du cher disparu, et certaines en effet vécurent leur veuvage avec la force d'âme de Blandine entrant dans l'arène : le veuvage fut chez elles un sacerdoce. Mais avaient-elles vraiment le choix, après les hécatombes de la Marne, de la Somme, de Verdun ?

On peut néanmoins se poser une question : l'exaltation du sacrifice est- il un trait féminin ? Devant les nombreux exemples d'héroïsme féminin que l'Histoire a conservés, on est en droit de le penser. Combien de femmes, telle Iphigénie, victime sacrificielle par excellence, acceptèrent de mourir pour répondre au vœu d'un père insensé ? Combien de femmes allèrent sereinement au supplice durant les persécutions religieuses, que ce fût au temps de Néron, de Simon de Montfort ou d'Henri II ? À Mont- ségur, au pied du bûcher, aucune femme ne recula devant les flammes, contrairement aux hommes, alors qu'une abjuration aurait sauvé leur vie.

* Historienne de la Réforme, Liliane Crété a publié notamment :

La Vie quotidienne en Louisiane, La Femme au temps de Scarlett, Les sorcières de Salem, Le Protestantisme et les femmes.

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