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L'affaire Gaillot

[article]

Année 1995 45 pp. 76-77
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ACTUALITÉ

L'AFFAIRE GAILLOT

Rémy Hebding

La révocation de Mff Gaillot de son poste d'Evreux suscite de nombreux remous. Ce qui aurait pu paraître comme un événement interne à l'Eglise catholique est en passe de devenir un véritable phénomène de société. En réalité, la soudaineté de la décision vaticane met à nu le fonctionnement d'une institution qui trouve cohérence dans la perpétuation d'elle-même. Se considérant comme détentrice de la vérité, elle ne cherche pas à séduire ses contemporains au-delà de sa propre stratégie. Ce qui ne manque pas de créer des réactions d'indignation et d'incompréhension au sein de ses propres membres. « Consternation », « révolte », « tristesse », telles sont les exclamations reproduites dans les courriers des lecteurs de la presse chrétienne. La mesure étonne et surprend dans un pays où les précédents n'ont existé que pour M8" Lefebvre (qui a, en plus, été excommunié) et à la Libération à l'encontre de prélats ayant trop pactisé avec l'occupant.

Dans le cas précis qui nous préoccupe, les arguments invoqués par les autorités romaines tournent autour du point 5 du communiqué du Saint-Siège du 13 janvier 1995 : « Le prélat ne s'est pas montré apte à exercer le ministère d'unité qui est le premier devoir d'un évêque. » C'est bien toute la notion d'unité ecclésiale qui est en cause. Aucun point de doctrine n'est reproché à M61 Gaillot ; tout reste lié à la forme prise par son ministère en ce qui concerne des médias. Ce sont ses prises de position éthiques en direction des caméras qui semblent avoir irrité ses supérieurs. En particulier celles relatives à la sexualité : le préservatif, le sida, l'homosexualité. Rien que des déclarations en phase avec l'époque partagées sans doute par beaucoup de prêtres, et dans lesquelles se retrouve la majorité des catholiques. Sa parole publique permettait à l'Eglise romaine d'offrir une image d'elle-même acceptable pour le plus grand nombre. Elle assurait le rôle de réfèrent

Rémy Hebding est rédacteur en chef de l'hebdomadaire protetant Réforme.

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