QUELQUES REMARQUES

SUR LA DIFFÉRENCIATION DES TAUX DE PROFIT

Dans son très intéressant article, Patrick Maurisson met quelque peu en cause une note relative à « l'existence d'un étalon des prix en cas de différenciation des taux de profit ». Ceci nous conduit aux observations et précisions suivantes :

1. Nous sommes évidemment d'accord avec les résultats obtenus par PM et en particulier avec l'idée selon laquelle en cas de structure rigide des taux de profit, le système des prix admet un étalon.

2. Ce dernier résultat, intéressant en ce qu'il constitue une extension de la théorie des prix de production, trouve en cela même sa limite. En effet, il est immédiat que la situation envisagée par PM ne diffère pas de celle où le taux de profit est supposé uniforme. La disparité des taux de profit qu'il évoque a en fait un statut technologique (ce qu'il signale d'ailleurs p. 153 ) et n'est pas significative d'une modification de la règle de répartition caractérisant le système de prix.

Si (1 + r) A P + w L = P est l'écriture (avec les symboles habituels) d'un système à taux de profit uniforme, on sait que :

r = R (1 — w)

où w est exprimé en marchandise étalon (qui existe et qui est unique) et où 1/(1 + R) est la dominante de A. Le système (1 + r°) ZA P + wL = P où (1 + r°) Z indique la structure stable des taux de profit est en fait, pour ce qui est en cause ici, identique à un système à taux de profit uniforme (r°) où la matrice des moyens de production serait ZA. On a :

r° = R° (1 — w) où 1/(1 + R°) est la dominante de ZA.

Les deux systèmes examinés ne diffèrent que par la « technologie » et ils admettent tous les deux une marchandise étalon, bien que celle-ci ne soit pas la même, résultat établi par P. Sraffa.

3. L'existence d'une structure stable des taux de profit n'est donc pas vraiment un cas de différenciation des taux de profit.