JEAN-PIERRE CHAUVEAU et JACQUES RICHARD Une périphérie recentrée propos un système local économie de plantation en Côte Ivoire* objet de ce texte est étudier le fonctionnement et les conditions de reproduction du système économie de plantation villageoise dans une région du Centre-Ouest ivoirien pays Gba sous-préfecture Oumé) économie de plantation villageoise en Côte Ivoire fait objet depuis les années 1950 études détaillées Boutillier 1960 Dupire 1960 Kobben 1956 Rougerie 1957 Celles-ci se présentent sous forme de monographies régionales concernant surtout la basse Côte et le Sud-Est où économie de plantation se développa le plus tôt intérêt des auteurs se porte principalement sur émergence une catégorie de planteurs africains dans une période caractérisée par une relative liberté du travail et de la main-d uvre et par la rapide généralisation des planta tions individuelles analyse des structures sociales en termes de conti nuité et de changement sous impact de extension des cultures commerciales perennes tient une large place ainsi que la dimension anthropologique voire culturelle de la société autochtone La place des allochtones dans la production est soulignée plutôt dans leur rôle de planteurs que dans celui de travailleurs agricoles histoire de la société autochtone précoloniale est quelquefois prise en compte cf en particulier Rougerie 1957) mais les conditions historiques sociales et politiques du développement de économie de plantation sont quelque peu négligées au profit un schéma de diffusion de économie marchande sous effet de conjonctures particulières En définitive ces textes traitent plus de la morphologie que de analyse des processus sociaux Ils impliquent certains présupposés formant système paradigme) que reprend étude courante de ce type économie rurale dans le Centre-Ouest et Ouest ivoirien la différence de ces travaux ceux de Samir Amin 1973 ont inauguré une recherche qui vise globaliser et systématiser les éléments partir de la critique du schéma dualiste opposant un secteur traditionnel et
Ce texte est le fruit du travail commun des deux auteurs Ils remercient entre autres Laurence Richard et Jacques Rigaudiat pour leurs critiques et commentaires
Cahiers tudes africaines 68 XVII-4 pp 481-523
