Maria VALENZIANO - Crispino VALENZIANO
La supplique des chanoines de la cathédrale de Cefalù pour la sépulture du roi Roger
II
(suite)
II ne nous est pas donné de connaître les noms des chanoines qui, en 1170, adressèrent leur supplique à Guillaume II, ni leur nombre. Nous pouvons seulement faire des conjectures à ce sujet d'après des souscriptions de témoins apposées en d'autres actes41. Une première liste, en 1166, nous fournit treize noms — testes sunt ... de canonicis Chephaludi... — Une seconde, en 1171, seize noms — omnes fratres nostri subscribentes... Parmi ces souscripteurs, nous trouvons, à quinze ans de distance, cinq noms qui semblent coïncider : Guido, Petrus de Besegnano, Petrus Biturigena, Gislebertus (ou Gisubertus), Bobertus de Arenis, Bobertus de Mutata, Johannes, Guerricius (ou Guerrisius). Mais ce sont des noms qui ne nous disent rien, sauf le premier, celui du cellérier qui deviendra évêque de Cefalù de 1175 à 1193, c'est-à-dire pendant presque dix-neuf ans42.
41. Cf. A.c. [Archives du chapitre de Cefalù], pergamena S.I., 20 et 23.
42. Guido d'Anagni fut, après Boson, un autre grand évêque de Cefalù. Il protégea fort heureusement le siège épiscopal rogérien depuis la fin du songe rêvé par le roi fondateur à son égard jusqu'à la fin même du règne ; il suivit donc l'accomplissement de la tragique prophétie écrite par le chapitre de Cefalù en 1170 : « Iusticie... ac rationis ordo suadet ut qui sua a successoribus desiderat mandata servari veritatem et statuta decessoris sui ipse custodiat . Quod si negligitur cuncta in confusione deveniunt dum alter destruit ea que custodiendo alter edificat... » (Ar 6-15). — Rocco Pirri, (Sicilia sacra, 892-893), fait connaître un document de l'A.c. — que nous n'avons pas encore retrouvé aujourd'hui — comportant l'approbation royale de son élection comme évêque de Cefalù (c'est un témoignage descriptif, à la lettre, de la « coutume » établie par Guillaume Ier en 1156 à Bénévent, « De electionibus quidem ita fiât... », et subie par Adrien IV, unique exemple de ce genre qui nous soit parvenu concernant le siège de Cefalù : « Guillelmus Dei gratia rex Sicilie... Litteras vestras... bénigne recepimus. Petitionem autem vestram, tam per easdem litteras quam viva voce ipsorum confratrum vestrorum nobis expositam, pro pastore vobis concedendo bénigne exaudivimus. Ipsi enim confratres vestri et canonici, inter alias personas quas pro ipsa electione facienda nominaverunt persona Guidonis venerabilis cellerarii ipsius ecclesie, fldelis nostri, in qua magis concordabant mandaverunt. Sed quia in eiusdem personam magis conveniebant et instantius ex parte omnium vestrum eam pari voto et desiderio in pastorem petebant, accipientes etiam bonum et laudabile testimonium de vita, honestate, et probitate sua, et quod satis idoneus et sufïiciens esset ad regimen ipsius ecclesie, ipsum vobis iuxta petitionem vestram in pastorem concessimus. Mandamus itaque honestati vestre ut, congregato capitulo, sicut omnes unanimiter in eum convenistis de eo iuxta consuetudinem in ecclesia vestra solemniter et canonice electionem celebretis, et deinde sibi tamquam patri et pastori vestro reverentiam in quibus debeatis exibetis. Datum Panormi, 25 die mensis iunii indictione VIII. ») — Gui se préoccupa, tout au long de ces années difficiles de son épiscopat, d'obtenir de Rome des approbations répétées pour son siège. Il en eut d'Alexandre III ( « tuis iustis postulationibus clementer annuimus ») en 1178 [pergamena S. I, 28, deposilo Palermo], lequel en avait déjà donné deux à l'évêque Boson, en 1169 et en 1171, et de Clément III (« ad exemplar felicis recordationis Alexandri papae praedecessoris nostri »), en 1190 [pergamena S. I, 40, deposito Palermo}. Comme Boson, il ne vécut jamais à la cour, aima son église et en fut pasteur « satis idoneus et sufflciens ad regimen ipsius ecclesie... ».
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