Cahiers Glotz, XXIII, 2012, p. 315-326. Arnaud Suspène
MINERVE DANS LE TOULOUSAIN : UN NOUVEAU TÉMOIGNAGE ÉPIGRAPHIQUE
Le Groupe de recherches historiques et généalogiques de Verdun-sur-Garonne conserve dans ses archives les fragments d’une inscription latine depuis longtemps en sa possession mais qui n’a jamais été ni étudiée, ni portée à l’attention des chercheurs. Ces fragments, déposés dans une annexe de la mairie, sont pour certains inscrits et parfaitement lisibles. Sept d’entre eux ont pu être réunis. L’inscription est de taille modeste, puisque deux mots seulement sont clairement discernables : Sacrum et Mineruae. Elle présente cependant un intérêt certain : c’est une inscription religieuse, ce qui suscite des interrogations sur le contexte cultuel dont elle relève, et notamment sur la présence ou non d’un sanctuaire et sur la nature de cet éventuel sanctuaire. Elle provient d’une région notoirement pauvre en inscriptions1, malgré sa localisation à l’intérieur de la Prouincia. Nous verrons également que le nouveau document n’est pas sans rapport avec des développements récents de l’épigraphie et de l’histoire impériales de la cité de Toulouse.
Circonstances de la découverte de l’inscription et localisation
La pierre proviendrait d’une propriété située en surplomb de la Garonne, à l’intérieur du village et en bordure de la rue Frescaty qui suit la route départementale 26, reliant Verdun à Toulouse (fig. 1). La propriété se trouve à la hauteur des châteaux d’eau, mais de l’autre côté de la route, vers le fleuve. La pierre aurait été trouvée au cours des années 1970 lors du creusement d’une tranchée par la compagnie «Les Coteaux de Gascogne » , à 60 cm de profondeur ; l’objectif était la pose d’une conduite amenant l’eau d’irrigation tirée de la Garonne vers les champs de la plaine. Le lieu de découverte correspond au point
1. Voir désormais Sablayrolles 2002.