C.M.H.L.B. CARAVELLE
n° 63, pp. 55-62, Toulouse, 1994
Les enjeux d'une nouvelle création
littéraire en langues indiennes au
Mexique
PAR
Martine DAUZIER
Université de Paris XII - Val de Marne
Depuis quelques années, au Mexique, au mot de littérature est accolé un adjectif inattendu : "indien". Aussitôt pèse la suspicion : littérature ? vraiment ? Peut-être serait-il sage de rappeler aux bons esprits l'emploi très large de ce terme dans notre culture occidentale, avant sa restriction, difficile et toujours incomplète, à une catégorie d'écrits limitée à quelques genres. Tout ce qui passe à l'écriture après un réel effort d'expression et d'intérêt pour la langue fut longtemps l'œuvre de celui que le Moyen Âge appelait litteratus, et ouvrait sur des thématiques et des styles très variés.
Pourtant, il faut le reconnaître, l'alliance de mots, peu de temps auparavant, paraissait improbable pour ceux-là mêmes qui aujourd'hui l'emploient. Les écrivains indiens découvrent à la fin des années 80 qu'aucun d'eux n'était seul, dans la préparation de la "Première rencontre d'écrivains indiens", quand ils essaient de définir leurs tâches et leurs responsabilités. Leurs œuvres ! et leurs discours nous permettront de situer les conditions d'existence de ces nouveaux courants et leurs enjeux pour la définition des identités indigènes au Mexique.
'Nos lectures ont porté sur le texte en espagnol, le plus souvent traduit par l'auteur