SOCIÉTÉ RURALE, SOCIÉTÉ URBAINE CHEZ GEORGE SAND
Communication de Mme Béatrice DIDIER (École Normale Supérieure de la rue d'Ulm) au XLVe Congrès de l'Association, le 20 juillet 1993
George Sand donne de son temps une image remarquablement riche et diversifiée. Le monde rural y tient une place importante qui correspond bien à la prédominance marquée de l'agriculture dans l'économie française de la première moitié du XIXe siècle. Malgré la Révolution (le souvenir en est fortement présent dans Le Meunier d'Angibault ou dans les Maîtres Sonneurs) qui a amené une redistribution des terres et l'accès des paysans à la propriété, le monde rural repose encore sur cette dichotomie fondamentale dont G. Sand exploite les ressources romanesques : l'opposition entre la ferme et la château. Dès Valentine et jusqu'à Nanon, nous retrouvons ce schéma, mais aussi dans Mauprat, dans Mademoiselle Merquem. Cependant cette noblesse elle-même est très diversifiée. L'aristocratie parisienne est évoquée avec Mme de Chailly dans Horace; les hôtels du Faubourg Saint-Germain dans Le Marquis