POÈTES ET MUSICIENS DU CAVEAU
Communication de Mme Brigitte LEVEL ' (Paris) au XL* Congrès de l'Association, le 20 juillet 1988
« Musique et littérature », le programme de cette journée, aurait pu constituer la définition du Caveau, en prenant soin d'y ajouter le goût du vin et de la table.
Le verre d'une main, la plume de l'autre, tels en effet nous devons nous représenter les membres de cette Société.
Les encyclopédies présentent le Caveau comme une « société bachique et chantante », mais cette formule ne suffit pas à justifier le prestige dont le Caveau bénéficia pendant plus de deux siècles, puisque, fondé dans les années 1720, il existait encore il y a moins de cinquante ans. Oui, on chantait encore au Caveau en 1939 !
Des « sociétés bachiques et chantantes », il y en eut d'innombrables depuis que Noé planta la vigne : on aime à boire en compagnie, puis après boire — « Le vin au plus muet fournissant des paroles » — on chante volontiers. Evoquons Anacréon, Horace, Rabelais, entourés de leurs amis : ils constituaient à n'en pas douter des « sociétés bachiques et chantantes ». Et Saint-Amant, et Faret, si joyeux de rimer à « gourmand » et à « cabaret »', et tant d'autres !
Mais le Caveau formait aussi — surtout au XVIIIe siècle — une sorte d'Académie, qui tint un rôle important dans
