L'AVENTURE DANS LE ROMAN
DE LA FIN DU GRAND SIÈCLE :
L'EXEMPLE DE COURTILZ DE SANDRAS
Communication de M. Jean LOMBARD (Amiens) au XXXIXe Congrès de l'Association, le 22 juillet 1987
Dire que l'on va parler de « l'aventure dans le roman de la fin du Grand Siècle », c'est laisser entendre que cette période présente des caractéristiques qui peuvent se retrouver jusque dans un genre aussi particulier que le roman d'aventure. C'est donc s'aventurer peut-être soi- même dans une conception risquée de l'histoire littéraire. Aussi faudra-t-il se montrer prudent dans les définitions et dans les conclusions. Une première précaution réside dans l'expression « l'aventure dans le roman », qui ne peut recouvrir celle de « roman d'aventure » que sous bénéfice d'inventaire.
Cet inventaire, c'est Courtilz de Sandras qui nous aidera à le dresser. On ne peut contester que la période 1680-1715 est, pour le roman, celle des interrogations et des recherches tâtonnantes dans la conquête d'une identité souvent remise en cause. Or, Courtilz entre dans la carrière littéraire en 1678, l'année de La Princesse de Clèves, et il meurt en 1712, un an avant que Challe ne publie les Illustres Françaises. Dans cet intervalle de trente-cinq années, il est le seul qui se distingue à la fois par l'abon-
