LE RAMEAU D'OR : LES EMBLÈMES
DU NARRATEUR DANS LES MÉMOIRES D'OUTRE-TOMBE
Communication de M. Jean-Claude BERCHET (Paris) au XXXIXe Congrès de l'Association, le 21 juillet 1987
« II est peu d'hommes, dit Montaigne, abandonnés à la poésie, qui ne se gratifiassent plus d'être pères de YEnéide que du plus beau garçon de Rome ».
Congrès de Vérone, XI.
Lorsqu'il remanie, en 1831-1832, la partie déjà écrite de ses Mémoires, et qu'il se trace le plan de ce qui lui reste à écrire, Chateaubriand procède à un élargissement de son cadre. Il avait commencé à rédiger, en 1812, sous le patronage implicite de Rousseau (1), des Mémoires de (sa) vie, réservant pour une Histoire de France entreprise la même année cette plume à la Tacite que dès 1807 il avait revendiquée, dans un retentissant article du Mercure de France. Ce dernier projet ne fut jamais mené à terme,
(1) Voir Jean-Claude Berchet, « Le modèle rousseauiste dans les trois premiers livres des Mémoires de ma vie », Bulletin de la Société Chateaubriand, n° 30, 1987.