UNE CHANSON
DE JEAN-JACQUES ROUSSEAU : « L'AIR DE TROIS NOTES »
Communication de Mme Jenny H. BATLAY {Columbia?) au XXVIIe Congrès de l'Association, le 29 juillet 1975.
Les Consolations des Misères de ma Vie, ou Recueil d'airs, romances et duos par J. J. Rousseau, est un folio composé de quatre-vingt-quinze chansons dont la musique est écrite par Rousseau sur des paroles d'anciens écrivains français, de poètes italiens, ou de personnalités de son temps. Treize de ces poèmes sont écrits par Rousseau lui-même (1).
Parmi ces treize chansons, j'ai choisi d'analyser l'Air de trois notes ; cet air représente une véritable gageure de la part de l'auteur : personne avant Rousseau n'avait osé écrire un air avec une telle économie de moyens. C'est un tour de force d'avoir réussi à créer un air si expressif — malgré une monotonie voulue mais jamais excessive — au moyen d'une construction aussi simple et d'un matériel aussi réduit. D'autre part, cet air fut très populaire à son époque, et la popularité est un critère de valeur positif dans le cas des chansons, romances et airs dont la survie dépend justement de l'intérêt immédiat qu'ils suscitent auprès du public.
Le titre indique d'emblée que la recherche mélodique sera simple, et décrit la musique et non le texte (« air » et « notes » sont des termes musicaux et non littéraires).
(1) Voir Jenny Batlay, Jean-Jacques Rousseau compositeur de chansons, aux éditions de l'Athanor, Pans, 1976, avec une préface d'Otis Fellows.
