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L'euphémisme littéraire, fonctions et limites

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Année 1953 3-5 pp. 143-151
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L'EUPHÉMISME LITTÉRAIRE FONCTIONS ET LIMITES

Communication de M. HENRI GODIN au IV9 congrès de l'Association, à Paris, ч le 2 septembre 1952

Vous dire que l'euphémisme a atteint en moi sa majorité, serait m'exposer sans doute à ne pas être compris. Et cependant, il y a exactement vingt-et-un ans que l'euphémisme et moi avons fait connaissance. J'étais alors étudiant à l'Université de Londres, sous la férule du regretté Louis Brandin, lorsque l'offre me fut faite, à un prix dérisoire, du quatrième Tome de la Grammaire historique de Nyrop. Connaissant déjà le premier tome et sachant quels services il m'avait rendus, je m'empressai de conclure le marché et je fus bientôt plongé dans la lecture de cet ouvrage, commençant, par un curieux hasard, à la section intitulée Euphémismes. Pourquoi m'y arrêtai-je plutôt qu'à une autre, je ne le sais au juste — peut- être existe-t-il en nous une faculté prévoyante qui, à notre insu, discerne l'avenir et nous y prépare. Toujours est-il que le sujet, dont je n'avais auparavant aucune notion, me captiva immédiatement et n'a jamais, depuis, cessé de me passionner.

J'ai donc voulu, en préparant cet exposé, retrouver l'impression juvénile que fit sur moi l'euphémisme ; i ai essayé de recréer en moi mon état d'esprit à cette époque afin de pouvoir saisir la cause véritable de mon plaisir et de ma satisfaction. Je ne me souciais guère alors de subtilités psychologiques; comme tout étudiant que menace un examen d'une portée très étendue, je recherchais surtout, dans mes lectures, l'essentiel, le positif, le facile à retenir, rejetant comme une poussière ce qui était (je devais l'apprendre plus tard) le sel du savoir. Or, ce qui me frappa le plus, ce qui s'imprima de façon définitive sur ma mémoire, ce fut la puissance des effets comiques obtenus grâce au concours de l'euphémisme ; et aujourd'hui encore, après avoir appliqué à cette impression première toutes les ressources de mon sens critique, je demeure convaincu que, de toutes les fonctions littéraires qu'exerce l'euphémisme, l'une des plus légitimes et des plus estimables est celle de provoquer le rire.

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