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Familiarité et réactions affectives à l’égard des personnes handicapées physiques

[article]

Année 2004 57-470 pp. 165-170
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bvlltTÎN </f psycholoqÎË / tome 57 (2) / 470 / mars-avril 2004

Odile ROHMER * Eva LOUVET **

Familiarité et réactions affectives à l’égard des personnes handicapées physiques

L’objectif de nos travaux est d’étudier l’impact de la familiarité sur la perception sociale à l’égard des personnes porteuses d’un handicap physique. Il s’agit plus précisément de démontrer que la nature de la relation entre le percevant et la cible représente un élément primordial dans le processus perceptif. D’un autre côté, il nous paraît important d’étudier la perception sociale non seulement du point de vue de l’évaluation cognitive mais, également, en tenant compte des réactions affectives suscitées par la cible, particulièrement liées à la notion de familiarité.

Le rôle de la familiarité dans la perception sociale

Depuis les premiers travaux sur les rapports inter¬ groupes, des auteurs ont montré que la familiarité, en tant que contacts répétés entre membres de groupes sociaux différents, est un facteur favorable à la dimi¬ nution des conflits intergroupes (Allport, 1954). Cependant, le simple fait de provoquer des rencontres entre individus appartenant à des groupes différents ne garantit pas l’émergence des conduites sociales positives (Shérif, 1966). Au-delà de simples contacts, il convient de s’interroger sur la nature de la relation entre les protagonistes. Cette relation entre familia¬ rité et qualité des relations sociales se retrouve, aujourd’hui, au cœur des études sur la perception sociale, à travers la notion de flexibilité. En effet, la nature de la relation entre le percevant et la cible parti¬ cipe à la définition des objectifs du percevant et guide l’élaboration du processus perceptif (Corneille, 1994 ; Leyens, Yzerbyt, Schadron, 1996). Ainsi, des objectifs particuliers peuvent conduire au maintien d’une distance sociale, bien que les protagonistes se côtoient régulièrement. Dans cette perspective, des études sur les attitudes à l’égard des personnes handi¬ capées montrent que le personnel soignant, travaillant dans le cadre de services qui accueillent des individus handicapés, conserve une perception plutôt néga¬ tive de ce groupe social, malgré les contacts répétés et prolongés avec les patients handicapés (Calzo-rari, Maass, 1998 ; Sheehan, Boivert, Pépin, Fougey-rollas, 1995). On peut imaginer que les objectifs d’interaction des thérapeutes ne sont pas orientés vers la connaissance d’autrui, mais ciblés sur la défi¬ cience.

Familiarité et réactions affectives

Si la familiarité joue un rôle prépondérant dans tout processus perceptif, son impact semble particulière¬ ment décisif sur la dimension affective de ce processus. Cette dimension affective a pris, ces deux dernières décennies, une importance de plus en plus prépondérante dans les recherches psychosociales, en général, et dans les études sur la perception sociale en particulier (Forgas, 2000 ; Zajonc, 2000). À l’image des premières études sur les relations inter¬ groupes, les travaux princeps sur la question des affects avaient pour objectif de mettre en évidence l’influence de la fréquence des rencontres sur l’atti¬ rance interpersonnelle. Ces recherches ont large¬ ment montré que la simple familiarité, au travers de contacts répétés, provoque des réactions affectives positives à l’égard de divers stimuli, en particulier des cibles humaines (Zajonc, 1980).

Par la suite, les recherches ont dépassé la notion de simple rencontre en précisant la nature des liens entre percevant et cible. Ainsi, une enquête de terrain sur la perception d’individus porteurs de déficiences mentales, montre que les réactions affectives à l’égard de ces personnes sont bien plus positives chez des professionnels de la réinsertion sociale que chez les aide-soignants (Calzolari, Maass, 1998). Cette diffé¬ rence de perception s’explique bien par la qualité des liens en relation avec les objectifs poursuivis, et non pas par la fréquence du contact : le premier groupe rencontre les personnes handicapées de façon très ponctuelle, mais dans un contexte favorable et indi¬ vidualisé, alors que le second groupe assume quoti¬ diennement des tâches plus ingrates au sein de l’ins¬ titution psychiatrique. Ces différences dans les réactions affectives pourraient expliquer les diffé¬ rences dans les attitudes et conduites sociales à l’égard d’un même groupe, en fonction de l’acteur social considéré.

* Faculté de psychologie et des sciences de l’éduca¬ tion, Université Louis Pasteur, 12, rue Goethe, 67000 Strasbourg codile .rohmer @psycho-ulp . u-strasbg . fr>

** Faculté de psychologie et des sciences de l’éduca¬ tion, Université Louis Pasteur, 12, rue Goethe, 67000 Strasbourg <eva.louvet@psycho-ulp.u-strasbg.fr>

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