Bull. Minéral. (1980), 103, 478-490.
Pétrologie des gneiss à gédrite d'Ensalers (Massif Central français)
par Guy CORNEN,
Laboratoire de Pétrologie, U.E.R. des Sciences de la Nature,
Chemin de la Houssinière, Université de Nantes, 44072 Nantes Cedex, France.
Petrology of the gedrite gneisses at Ensalers (French Massif Central).
Introduction
Les gneiss à gédrite sans relation directe avec des ultrabasites sont relativement rares à la surface de la terre. En France de telles roches ne sont connues que dans des affleurements petits et peu nombreux du domaine catazonal (Débat et al. , 1971 ; Hoarau, 1972; Lasnier, 1977; Monchoux et Roux, 1975; Moreau, 1975; Piboule et Menot, 1976).
Le gisement d'Ensalers apparaît aussi de façon ponctuelle au sein d'une série méso à catazonale.
Avec les gneiss de la Crégut situés à proximité, l'existence d'anciennes granulites à l'affleurement dans le Cantal est ainsi , prouvée ; jusqu'à présent elles n'y étaient connues que sous forme de xénolites amenés en surface par les intrusions volcaniques (Brousse et al, 1972; Cornen, 1972).
Les gneiss à gédrite interstratifiés avec des leptynites à grenat constituent un boudin de 90 sur 30 mètres environ d'extension, affleurant en bordure de la route menant de Bort-les-Orgues à Riom-ès-Montagnes (Figures 1 et 2).
La série encaissante est constituée d'amphibolites à hornblende verte, de gneiss leptyniques avec des
intercalations d'orthogneiss à sillimanite au nord. L'ensemble a un pendage moyen de 45° E pour une direction N 165°, il repose sur une puissante série de gneiss à sillimanite.
Les types lithologiques
Du cœur de ce boudin vers l'extérieur, nous avons observé les types suivants :
1. Amphibolites à gédrite, spinelle, grenat et cordiérite
Ces niveaux sporadiques ont trente à cinquante centimètres de puissance maximale, ils passent graduel¬ lement aux amphibolites à gédrite verte décrites plus loin. Ces niveaux sont à gédrite noire, ils ont une structure granuloblastique à sutures droites comme dans la plupart des granulites. Localement se dévelop¬ pent des structures granoblastiques à sutures interlo¬ bées, voire amiboïdes.
Ces amphibolites présentent tous les intermédiaires entre les pôles :
