Sur la genèse de palygorskite dans un calcaire dolomitique

Au sud de la Tour-du-Marboré (massif du Mont-Perdu) la barre rocheuse dominant la cote 2748, est constituée par un calcaire dolomitique gré¬ seux du Crétacé terminal. Dans cette barre s'ouvre, en territoire espagnol, la grotte glacée dite «des Isards ».

Au cours d'une exploration spéléologique y a été recueilli (x) un minéral blanchâtre, terne, fibreux, se débitant assez difficilement en pelures papyracées résistantes et évoquant «le carton de montagne » ou palygorskite.

A l'examen microscopique ces masses fibrola-mellaires, souvent dissociées en filaments flexueux, présentent une faible biréfringence, une extinc¬ tion à o° et un allongement positif. Le radio¬ gramme (2) confirme l'identité du minéral en mon¬ trant les raies intenses qui caractérisent le groupe argileux de la palygorskite.

On sait que ces silicates magnésiens hydratés peu répandus, peuvent se rencontrer dans des fis¬ sures de roches, où ils semblent représenter des produits de décomposition de silicates plus com¬ plexes parfois liés à des phénomènes hydrother¬ maux (Rivière et Munier, 1946). Aucun indice d'une semblable origine ne peut cependant être ici relevé.

La palygorskite entre aussi dans la constitution de certaines formations sédimentaires argileuses lagunaires ou lacustres : dans la mesure où elle

(1) H. Salvayre.

(2) Obtenu au B. R. G. M. par les soins de M. C. Beau-mont, directeur scientifique.

n'y est pas détritique, elle peut alors être attri¬ buée à un remaniement chimique d'autres miné-

Fig. x. — Fibres de palygorskite dans le calcaire dolomi¬ tique gréseux. — Cliché B. R. G. M. x 25, Niçois croisés

par P. Demangeon et H. Salvayre,

Institut de Géologie de la Faculté des Sciences de Montpellier.