Étude minéralogique de quelques marnes noires oxfordiennes
PAR P. MAUREL,
Laboratoire de Minéralogie-Cristallographie, Sorbonne.
Sommaire. — On étudie la minéralogie de marnes noires oxfordiennes de provenances variées. Les dosages quartz-calcite montrent que les échantillons s'écartent peu des valeurs moyennes suivantes : 16 % pour le quartz, 25 % pour la calcite. Les minéraux argileux sont examinés par diffraction aux rayons X, A. T. D., microscopie électro¬ nique et analyse chimique. Le minéral dominant est, dans tous les cas, une illite dioctaédrique, associée, suivant les régions, soit à de la kaolinite soit à une chlorite.
Introduction.
Les terrains oxfordiens d'Europe occiden¬ tale sont essentiellement formés de marnes de couleur foncée, donnant les terres noires bien connues des stratigraphes, et constituant le faciès caractéristique de cet étage.
En France, une énorme masse de ces marnes noires schisteuses s'étend depuis le Sud de Digne jusqu'au Nord de Grenoble. Les forma¬ tions, pauvres en fossiles, très entamées par l'érosion, ont une puissance qui dépasse, par endroits, 1 500 mètres. Les sédiments se sont déposés dans l'axe d'un géosynclinal et à des profondeurs sans doute assez grandes.
Les terres noires de l'auréole de bordure du Bassin Parisien présentent par contre des ca¬ ractères tout à fait différents, remarquables à la fois par leur épaisseur réduite et par leur richesse en fossiles. Un affleurement célèbre se trouve sur la côte normande, entre Villers-sur-Mer et Houlgate ; c'est la falaise des Vaches Noires, qui forme un escarpement d'une cin¬
quantaine de mètres de hauteur, profondément raviné par les eaux de ruissellement. Les marnes noires ont ici une puissance de 30 mètres environ et sont coupées par trois niveaux rouges à oolites ferrugineuses ainsi que par plusieurs minces lits calcaires (fig. 1). L'abon¬ dance et la diversité des fossiles de toute nature, très bien conservés, ont suscité des études paléontologiques nombreuses et approfondies ; nous citerons, parmi les plus importantes, celles de Cuvier, Geoffroy Saint-Hilaire, d'Orbi-gny, Munier Chalmas, Raspail, Douvillé, Bigot. Enfin, une étude récente de M. J. J. Bizon (1958) a permis d'établir des parallélismes entre les faunes d'ammonites et la microfaune de ces marnes (1).
En dehors de cette parfaite connaissance paléontologique, on ignorait à peu près tout de
(1) Nous remercions vivement M. Bizon d'avoir bien voulu nous faire profiter de son échantillonnage. De cette façon, nous avons pu examiner minéralogiquement les marnes mêmes qui ont servi à la recherche et à la détermination de la microfaune.
PAR P. MAUREL,
Laboratoire de Minéralogie-Cristallographie, Sorbonne.
Introduction
(1) Nous remercions vivement M. Bizon d'avoir bien voulu nous faire profiter de son échantillonnage. De cette façon, nous avons pu examiner minéralogiquement les marnes mêmes qui ont servi à la recherche et à la détermination de la microfaune.
