Bulletin de la SOCIÉTÉ

PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 1990 /ТОМЕ 87/9

La grotte des Cèdres,

commune au Plan d Aups (Var)

par A. Defleur et E. Crégut-Bonnoure

avec la participation de C. Radulescu et P. Vilette

Introduction

La grotte des Cèdres se trouve en Basse-Provence, à la limite des départements du Var et des Bouches- du-Rhône, à une trentaine de kilomètres de Marseille. Située dans la partie occidentale de la chaîne de la Sainte-Baume, elle s'ouvre face au Nord à près

de 900 mètres d'altitude sur le territoire de la commune du Plan d'Aups (Var). Il s'agit d'un couloir long de 16 mètres pour une largeur moyenne de 2 mètres. Le tiers nord du gisement, en pente rapide vers l'extérieur, est constitué par le substratum rocheux. Connu depuis la fin du siècle dernier, le gisement ne fut révélé qu'en 1952 grâce aux travaux de M. Escalon de Fonton qui mirent en évidence, sous un niveau holocène, l'existence d'une assise pleistocene pauvre en industrie lithique mais particulièrement riche en faune fossile bien conservée (Escalon et Ramlot, 1953). Le pillage incessant du témoin stratigraphique (moins de 2 m2), ménagé par les premiers travaux au fond de la galerie (fig. 1), motiva la reprise des fouilles par l'un d'entre nous (A.D.).

En accord avec la Direction des Antiquités Préhistoriques de la Région P. A. С A., en 1984 une première intervention fut consacrée au niveau holocène. Le matériel mis au jour durant ces travaux permet de situer cette partie du remplissage entre la fin du Néolithique et le début de l'Age des métaux (Defleur et Barge, 1988). A la suite de ce travail préliminaire de tamisage et de publication du matériel recueilli, en février 1987, une campagne de fouille fut consacrée au niveau sous-jacent dans le but de répondre à certaines questions posées mais laissées en attente par les premières fouilles. Il importait notamment de vérifier la liste faunique proposée par R. P. Charles qui faisait apparaître des espèces rares dans le Pleistocene de Basse-Provence (Charles, 1952).

Les résultats obtenus (sédimentologie, archéologie, paléontologie) permettent de mesurer l'importance de ce gisement qui prend place parmi les rares sites de la fin du Pleistocene moyen du Sud-Est de la France. Une vaste étude de synthèse étant en cours, nous nous contenterons de présenter les résultats principaux.