L'AGE 1>U

(Halletatt — Le Marnien — La Tone).

PAR

M, ED. FOURDRIGNIER (1).

Ce n'est que depuis une trentaine d'années environ, que l'on s'occupe sérieusement du mobilier des sépultures provenant de découvertes fortuites. Mais ce n'est que depuis une dizaine d'années, que l'on peut envisager avec une certaine satisfaction l'étape parcourue et considérer le point où l'on en est arrivé dans ces etudes (2).

Le résultat est déjà assez concluant : car, pour plusieurs groupes nettement caractérisés, on a été amené à des identifications très précises avec les données historiques, et ces nombreux restes d'industrie sont des témoignages bien plus saisissants que tout ce que peuvent en faire connaître des récits. Toutes ces reliques patiemment recueillies sont devenues pour la compréhension des textes ce qu'aujourd'hui sont, pour le livre, les illustrations et les figures.

Mais ce qui importait le plus, là où résidait un intérêt capital, c'était dans la conservation, dans les sépultures, de toutes ces diverses parties mobilières. On comprend, qu'entre ce qui est recueilli dans les incinérations, où déjà, même avant le dépôt dans le sol, l'action d'un feu violent et intentionnel avait commencé son œuvre, il y a toute une différence avec l'état où l'on retrouve les objets dans les sépultures à inhumation. Si déjà, par la suite des temps, bien des matières organiques n'ont pu résister à la destruction, il n'en est pas de même pour les pièces métalliques qui conservent encore un aspect, une forme suffisante pour que l'on puisse se rendre compte de ce qu'elles étaient!

Sous ce rapport, une région qui a été vraiment privilégiée, est la Champagne. Son sol, qui ne supporte qu'une légère couche de terre arable, se compose d'une masse crayeuse compacte et fort épaisse, où les dépôts se conservent dans d'excellentes conditions. D'autre part, le rite funéraire qui y a été constamment pratiqué est l'inhumation en terre franche, sans aucun indice