Séance du 30 mars 2011
Mme Agnès Bos, a. c. n., présente une communication intitulée :
Art et liturgie au temps d’Henri III, à propos d’un élément textile de la chapelle de l’ordre du Saint-Esprit.
Le contexte et les origines de la fondation de l’ordre du Saint-Esprit par le roi Henri III, le 31 décembre 1578, ont été largement analysés 1. Les vestiges matériels restent peu nombreux au regard de l’importance de l’ordre jusqu’à sa suppression définitive en 1830. Son siège, l’église du couvent parisien des Grands-Augustins, n’existe plus, vendu et démoli pendant la période révolutionnaire. La quasi intégralité du trésor de l’ordre a, en revanche, survécu et se trouve conservé et présenté au musée du Louvre, de même qu’une partie des ornements textiles utilisés pour les cérémonies. Quant aux centaines de costumes et colliers portés par les chevaliers et les officiers de l’ordre à l’occasion de ces cérémonies, un nombre infime a subsisté. Mais leur souvenir est largement évoqué à travers des manuscrits, des dessins et des peintures, en particulier les tableaux de réception de l’ordre qui se trouvaient dans l’église des Grands-Augustins 2.
Témoignage extraordinaire de la qualité de la broderie française au xvi e siècle, les éléments textiles de la chapelle de l’ordre du Saint-Esprit sont certes depuis longtemps connus de quelques spécialistes
3, sans avoir toutefois bénéficié d’une étude approfondie
1. Voir notamment : F. Panhard, L’Ordre du Saint-Esprit aux XVIII e et XIXe siècles. Notes historiques et biographiques sur les membres de cet ordre depuis Louis XV jusqu’à Charles X, 1715-1830. Précédé d’un précis historique, Paris, 1868 ; H. Pinoteau, Études sur les ordres de chevalerie du roi de France et tout spécialement sur les ordres de Saint-Michel et du Saint-Esprit,
Paris, 1995 ; I. Haquet, L’énigme Henri III : ce que nous révèlent les images, [ Nanterre], 2012. 2. J. Vergnet-Ruiz, Les peintures de l’Ordre du Saint-Esprit, dans La Revue du Louvre et des Musées de France, 1962, no 1, p. 155-164. 3. G. Migeon, Les arts du tissu, Paris, 1909, p. 164-166. On notera toutefois l’intérêt relatif de Jean-Joseph Marquet de Vasselot qui écrit que pour les «tentures, ornements et costumes servant aux cérémonies [...] diverses parties en subsistent peut-être encore aujourd’hui. Il semble en effet que l’on pourrait reconnaître quelques-unes des pièces brodées d’or et d’argent sur fond vert [...] mais les réparations et transformations subies par ces morceaux rendent les identifications incertaines » (La vaisselle d’argent de l’Ordre du Saint-Esprit, dans Bulletin de la Société de l’Histoire de l’Art français, 1911, note 1, p. 346).
