Bulletin de la Société entomologique de France, 107 (5), 2002: 493-501.

Contribution à la connaissance des Odonates de Guyane française : notes sur les genres Epigomphus Hagen, 1854, et Phyllocycla Calvert, 1948 (Anisoptera, Gomphidae)

Les larves des Odonates néotropicaux sont encore très mal connues. Pourtant, à l'inverse des adultes, elles sont potentiellement accessibles plusieurs mois de l'année ou toute l'année, dans une large gamme de conditions météorologiques. Elles peuvent permettre de détecter la présence d'espèces jusqu'alors passées inaperçues. Comme elles sont souvent inféodées à des biotopes ou des microbiotopes particuliers, les larves peuvent aussi présenter un certain intérêt en tant que bio-indicateurs potentiels. Enfin elles peuvent s'avérer d'une grande utilité en systématique ou en phylogénie en apportant de nouveaux caractères, ou après élevage en livrant l'imago dont le sexe (souvent femelle, comme c'est le cas dans cet article) était jusqu'alors inconnu.

La Guyane française est une petite enclave de l'Union Européenne en Amérique du Sud. Afin de gérer au mieux le grand potentiel de biodiversité qu'offre ce département français, une liste d'espèces la plus exhaustive possible doit être établie, ce qui permettrait à terme de protéger les milieux où vivent les espèces les plus sensibles.

Cet article fait partie d'une série de notes consacrées principalement aux larves d'Odonates de Guyane française (voir Fleck, 2002).

Epigomphus hylaeus Ris, 1916

fig. 1-4

Matériel : 3 larves de dernier stade conservées dans de l'éthanol à 95°; 5 exuvies de dernier stade (élevage) correspondant à 5 imagos, 3$ et 2$, conservés dans de l'éthanol à 95°; crique Saint-Eugène, site de Petit-Saut, 18.XI.2001, Fleck réc.

Description du dernier stade larvaire. Larve déprimée dorso-ventralement, très velue dans sa partie antérieure avec de grandes soies blanchâtres très fines ; celles-ci abondantes et plus