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VOYAGE A L'ILE DE CORDOUAN

AU XVIe SIÈCLE.

Les modifications subies au cours des siècles par les côtes maritimes, érosion des promontoires et des îles, comblement des anses, transformation des estuaires, ont de tout temps passionné les géographes. En France, notamment, l'attention du monde savant s'est portée, à maintes reprises, depuis le xvi° siècle jusqu'à nos jours, sur les variations du littoral occidental et sur les progrès ou les retraits de l'Atlantique, en particulier à l'embouchure de la Gironde. Le déplacement des passes qui commandent l'entrée de ce fleuve, la mobilité des dunes qui le bordent dans le Médoc et ,en Arvert, enfin l'énigmatique rocher de Cordouan, où l'on se plaît à reconnaître l'île d'Antros de Ptolémée, ont servi de point de départ à un assez grand nombre de travaux dont plusieurs ne sont pas sans valeur.

Aucune de ces études, pourtant, ne peut prétendre à des conclusions définitives. Toute question de méthode et de critique mise à part, leurs auteurs disposaient d'un trop petit nombre de textes pour conduire sûrement leurs déductions. Les quelques extraits de chroniques et de cartulaires tant de fois cités ne peuvent raisonnablement servir de trait d'union entre les brèves mentions d'Ausone et les cartes ou documents de l'époque moderne1.