COMMUNICATIONS
L'Hercule colossal d'Alba Fucens,
par Fernand DE VISSCHER,
Membre de la Classe.
Dans cette brève communication je me bornerai à présenter un des résultats les plus notables de notre dernière campagne de fouilles d'Alba Fucens (juin-juillet i960) dirigée par mon collègue J. Mertens et moi-même.
Mais permettez-moi de revenir tout d'abord quelque dix-huit siècles en arrière. Un soir, sous le règne de Domitien, le poète Stace errait désœuvré parmi les Septa Iulia, quand il fut accosté par un riche amateur et collectionneur d'art, Novius Vindex, qui l'invita aussitôt à dîner. Parmi les trésors plus ou moins authen¬ tiques accumulés par Vindex, un surtout devait attirer l'attention du poète : c'était un petit bronze, haut d'un pied seulement, figurant l'Hercule dit Epitrapezios, œuvre du grand sculpteur Lysippe. L'enthousiasme et la reconnaissance du poète allaient se traduire par un copieux poème de plus de cent vers (Sil. v. IV, 6) et qui contient une description précise de cette statuette :
V. 50 : «Nec torva effigies epulisque aliéna remissis
V. 55 : «sic mitis vultus, veluti de pectore gaudens,
hortatur mensas. Tenet haec marcentia fratris pocula, at haec clavae meminit manus ; aspera sedis sustinet et cultum Nemeaeo tegmine saxum ».
«La physionomie du dieu n'est pas farouche et convient à la gaieté des festins ... Les traits empreints de douceur, il invite les convives à la joie, comme s'il la partageait du fond du cœur.
Lettres. — i960.
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