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Communication de M. A. Prenant

Questions de structure urbaine dans trois faubourgs de Sidi-Bel-Abbès

L'objet de cette communication est d'envisager trois faubougs caractéristiques tant par leur agencement que par leur peuple¬ ment, au sein d'une ville coloniale, où colonisés et colonisateurs constituent deux contingents équivalents en nombre.

Ces faubourgs groupent ensemble le cinquième de la popula¬ tion de la ville : en 1948, 6 044 habitants à Sénéclauze, 3 005 à Marceau, 2 050 à Négrier (en en exceptant les constructions neu¬ ves du glacis).

Si Négrier et Marceau bordent immédiatement l'ancienne zone de servitude militaire «non sedificandi », le second est largement débordé par des banlieues plus excentriques, le premier, au contraire pénètre directement la campagne ; quant à Sénéclauze, il constitue un faubourg excentrique, séparé du centre par des quartiers nettement distincts.

Evidemment, comme cela apparaît sur le plan, chacun de ces quartiers n'est pas seul dans son cas. La prolifération de fau¬ bourgs, inégalement reliés au centre, est liée à l'obstruction qu'ap¬ porte à la ville l'importance de l'occupation militaire, couvrant la moitié de la surface intra-muros ; mais chacun d'entre eux est bien individualisé par son contenu architectural et humain.

Sénéclauze (1) peuplé de Musulmans pour 96 %, diffère en cela de Négrier (1), qui n'en compte que 30,4 %, et surtout de Marceau (1) où ils ne sont que 6,3 %. Certes, on peut aussi citer des quartiers essentiellement musulmans, des quartiers essen¬ tiellement européens, des quartiers mixtes. Il est de fait que chacun des trois faubourgs choisis appartient à un type, par son contenu humain distinct des quartiers limitrophes.

Cette différence de peuplement, la plus immédiate à apparaî¬ tre, accompagne si évidemment les transformations du paysage urbain qu'on peut être tenté de lui attribuer un rôle causal consi¬ dérable. Cependant, des caractères communs du paysage de ces trois faubourgs tels que l'absence ou la rareté des maisons à étage, se retrouvent dans toute la périphérie de Sidi-Bel-Abbès ; inver¬ sement le vieux centre urbain, européen, comme le «Village Nègre », musulman, voient l'un comme l'autre prédominer les façades à un ou deux étages.

Des distinctions plus originales apparaissent cependant entre