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Communication, de M. R. Dugrand La propriété foncière des citadins en Bas-Languedoc

L'étude économique et sociale des villes se heurte, dans nos pays industriels, à de nombreuses difficultés. Aucune d'entre elles ne peut se définir hors de son contexte régional ou national, voire même international. Si une fraction notable de la population peut en effet vivre directement des activités urbaines intérieures, une part plus ou moins importante dépend de la projection, dans la ville, d'activités externes souvent assez éloignées. Le lien économique de base qui relie ces activités à l'agglomération est toujours, dans nos pays, un lien de capitaux.

Il peut s'agir de revenus différés, comme les pensions, provenant de professions exercées au préalable dans d'autres lieux. Il peut correspondre à une implantation régionale de certains types de commerce (magasins à succursales, commerce d'entrepôt et de dépositaire ou tout simplement location et gérance). Il peut provenir d'une organisation industrielle décentralisée en rapport avec des facilités de recherches de main-d'œuvre, de matières premières ou de marché. Il peut être déterminé par l'existence de nombreux portefeuilles bancaires, depuis la grande fortune bourgeoise jusqu'à celle du petit rentier. Il peut correspondre enfin à une propriété immobilière ou foncière située hors de là ville.

Dans tous ces cas, qui se retrouvent toujours dans nos villes, combinés dans des proportions variables, traduisant des types structuraux différents, et fonction à la fois du stade de développement régional et national, ces liens se concrétisent par des rentrées d'argent, souvent fort importantes, en dehors desquelles il serait vain de rechercher le mécanisme de la vie urbaine. Ils se doublent d'ailleurs d'échanges humains (migration de travail, déplacements de population, organisation des transports, etc..) et ainsi peuvent fournir souvent le scheme de l'organisation régionale. En Bas-Languedoc, pays uniquement agricole, les réseaux fonciers urbains sont à la base des structures urbaines et régionales.

La connaissance de la propriété foncière urbaine est rendue très difficile en France par le fait que l'immatriculation des propriétés est établie dans la commune de possession et non celle de résidence. Cette disposition, outre qu'elle fausse tout l'appareil statistique d'ensemble, le propriétaire de 2-3-4 domaines comptant comme 2-3-4 propriétaires différents, empêche toute évaluation directe des propriétés d'une ville, celles-ci pouvant s'étendre sur plusieurs départements.

Certes, il existe bien, au moins théoriquement, un regroupement nominal des propriétés en matière fiscale, mais sa consul-