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A propos des côtes de la baie de Douarnenez

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Communication écrite de M. R. Musset

A propos des côtes de la baie de Douarnenez

M. A. Guilcher, dans son excellente communication sur l'île de Sein et ses abords, présentée à la séance du 2 avril 1936, a contesté l'interprétation que j'avais donnée autrefois dans un article sur le relief de la Bretagne occidentale (Annales de Géographie, XXXVII, 1928, p. 221-223) des côtes de la baie de Douarnenez entre Tréboul et la pointe du Van, — et à celles des environs du cap de la Chèvre : j'y voyais des côtes de failles, ayant reculé jusqu'à l'emplacement actuel ; il préfère expliquer par l'évolution d'un relief appalachien. Sans tenir autrement à ma manière de voir, pas plus, je m'imagine, que M. Guilcher ne tient à la sienne (il ne s'agit, comme toujours en géographie physique, que d'hypothèses), je dirai les raisons qui me l'ont fait adopter, raisons que je n'avais pu qu'indiquer trop sommairement dans un article général.

Le dessin rectiligne d'ensemble de ces sections de côte, la disposition du réseau hydrographique de la péninsule de Cor- nouailles occidentale s'accordent avec l'interprétation par faille, sans s'imposer, comme l'a dit M. Guilcher. Ce qui m'a fait penser à des côtes de failles très peu évoluées, c'est avant tout l'aspect des vallées à leur arrivée à la mer. Si l'on compare la côte méridionale de la baie de Douarnenez à l'Est et à l'Ouest de Tréboul, on constate un contraste. A l'Est, le. littoral est fort en retrait sur l'alignement ou la prolongation de la faille supposée, les cours d'eau débouchent à la mer par une pente faible, se raccordent au rivage de façon tout à fait normale ; la mer, lors du mouvement positif, a transformé les parties inférieures en rias, ria de Douarnenez-Tréboul, ria fossile du ruisseau de la plage du Ris (cette dernière correspondant à un cours d'eau décapité de sa partie supérieure, suivi, à partir du Juch, par la voie ferrée de Douarnenez à Quimper). A l'Ouest, les ruisseaux tombent à la mer par des ravins fort encaissés, en pente brusque très raide, succédant à une vallée suspendue sur le plateau, des espèces de valleuses, ai-je dit, reprenant une expression que m'avait suggérée Mme M. Bresson dans une lettre sur ce pays (1). Je n'ai pas réussi à m'expliquer ces faits par l'évolution d'un relief appalachien : comment les petites vallées, subordonnées à la grande vallée occupant la baie de Douarnenez, seraient-elles si imparfaitement raccordées à celles-ci ? Sans doute, une rupture de pente doit correspondre au contact des roches dures de la péninsule et des roches tendres aujourd'hui ennoyees dans la baie, mais elle serait moins accusée qu'on ne la voit actuellement dans le profil des cours d'eau et elle se présenterait, après remontée d'érosion vers l'amont, en arrière de la ligne du litto-

(1) Je noterai en passant le contraste entre, cette côte Nord de la péninsule et la côte Sud. avec ses rias vivantes (ria d'Àudierne-Pont-Groix) ou fossiles (la baie d'Audierne montre en arrière du cordon littoral de nombreuses rias mortes).

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