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A. Allix : Compte rendu de l'Excursion de l'A.G.F. en, Oimns
juillet 1935
L'excursion de 1935 a visité un réseau de vallées profondes, l'Oisans, et une partie du massif montagneux où il s'excave, le Massif des Ecrins. Son originalité a été de se dérouler entièrement dans la haute montagne. Cette forme de paysage était nouvelle pour la plupart des participants. Quelque effort d'alpinisme, modéré, sinon complètement illusoire, avait fait reculer d'avance beaucoup de membres de l'Association (1), mais a apporté aux autres une expérience nouvelle du corps et de l'esprit, par quoi plus d'un s'est déclaré conquis.
Le but de cette excursion était moins de faire faire à l'A.G.F. une promenade inédite que de présenter sous leur forme concrète des problèmes souvent figurés d'une manière inexacte d'après leur traduction livresque, et de provoquer sur le terrain des discussions qui, jusqu'ici, ne s'étaient guère faites que par correspondance. A ce double titre, l'excursion semble avoir réussi.
Dans un tel paysage, plus qu'ailleurs, la clarté des horizons est aussi nécessaire au géographe qu'au touriste. A cet égard, sauf l'après-midi du premier jour, un temps merveilleux a favorisé l'excursion, déployant toutes les crêtes et laissant plonger le regard jusqu'au fond des vallées. De continuelles variations de point de vue, corrigeant l'une par l'autre, les trahisons de la perspective verticale, ont successivement placé les membres de l'excursion en face des traits ou des ensembles les plus caractéristiques de cette géographie si peu familière à beaucoup. Ainsi, tandis que, selon l'usage, le contact direct avec le sol précisait maint détail de structure, de relief, de vie naturelle ou humaine, les horizons, visibles dans leurs moindres ciselures, laissaient l'impression d'une libre, mais méthodique promenade autour et au-dessus d'un merveilleux plan en relief. Le regard, embrassant d'un coup la synthèse des formes, classait à leur juste place les faits précis observés par les participants ou attestés par les souvenirs du conducteur, et venait en aide aux efforts cénstructifs de l'esprit.
Je crois inutile de reproduire ici le programme de cette excursion qui a été donné dans le Bulletin de l'A.G.F., n° 89 de juin 1935, p. 89-90, et fut suivi avec peu de modifications (2). Il
(1) L'excursion comportait, outre le directeur, les participants suivants : MM. Baeckeroot. H. Baillis, Birot, Mlle Chaînant. MM. Gaignebet, Garry, P. Girardiii, E. de Martonne, Mlle de Martonne, MM. Meynier, Kavnai. Mlle Watin. ■ * '
(2) Deux modifications seulement ont eu quelque importance. L'après-midi du 21 juillets l'horaire a. permis un détour supplémentaire à La Garde, et A.uris, pour obtenir une vue d'ensemble sur le verrou structural complexe de l'Internet et croiser en deux-endroits le contact du trias, en stratiiicatïon relativement plane, a*vee sa surface de base nivelée sur les plis primaires du socle. Le matin du 23 juillet, les fatigues éprouvées la veille ont amené la caravane à remplacer l'ascension du plateau de Paris par une visite au verrou du Villard d'Arène (d'où la vue du plateau de Paris a donné une base sommaire aux discussions générales), et au col du Galibier.
