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Recherche urbaine et politique de la ville. Entre énonciation et dénonciation

[article]

Année 1994 64 pp. 34-39
Fait partie d'un numéro thématique : Parcours et positions
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Recherche urbaine

ET POLITIQUE de LA VILLE

ENTRE ÉNONCIATION ET DÉNONCIATION

_ Daniel Béhar, Philippe Estèbe

A Michel Anselme, passionné de politique et amoureux de sa ville

Une incertitude plane sur la poli¬ tique de la ville depuis son origine. S'agit-il de la «poli¬ tique des politiques» selon Jacques Donzelot ? S'agit-il d'une «gestion territorialisée de la pauvreté» selon Bruno Jobert ? S'agit-il d'une nouvelle politique urbaine selon Jean-Pierre Gaudin ? Ou bien, plus tristement, n'est-elle que l'habillage du retrait général de l'Etat face aux nouveaux problèmes sociaux, selon ce que Pierre Bourdieu semble suggérer ?

Le caractère indécidable de la politique de la ville pro¬ vient sans doute de la place particulière qu'elle occupe au sein des politiques publiques récentes. Cette place n'est d'ailleurs pas immuable : elle évolue au contraire au fil du temps. Quoi de commun en apparence entre les premières opérations de développement social dans des quartiers où devrait «s'inventer la ville», les premiers contrats de ville dans lesquels l'Etat se proposait d'aider les villes soucieuses de bâtir et de conduire un projet glo¬ bal de développement solidaire, et les actuelles procé¬ dures, prises en tension entre l'objectif de normalisation des quartiers d'habitat social et celui de la recherche d'échelles de cohésion urbaine prenant appui sur la diversité des territoires qui composent la ville ? La plasticité même de la politique de la ville, assise sur un corps de doctrine incertain, peu soucieuse de constats socio-économiques rigoureux, lui confère des propriétés singulières eu égard à la recherche urbaine. A la diffé¬ rence de certaines politiques sectorielles récentes, telles le RMI, ou les derniers développements de la politique du logement, la politique de la ville ne constitue pas un objet «dur», existant par lui-même. Il s'agit plutôt d'une axiomatique fédérant des dispositifs ouverts, dispersés en autant de doctrines et d'objectifs que de responsables et de sites. Tout se passe comme si la politique de la ville n'était qu'une auberge espagnole, ou mieux, un miroir, dans lequel les chercheurs pouvaient ne voir que le reflet de leurs propres préoccupations.

La politique de la ville peut-elle donc être considérée comme l'annonciatrice de nouveaux rapports entre la production de la connaissance et la production de l'action ou bien son caractère d'objet scientifique introu¬ vable n'est-il que le reflet de son absence de consis¬ tance?

La rencontre de la recherche et de l'action

La scène se passe à Paris, Maison de la chimie. Nous sommes en octobre 1981. Le spectacle, qui s'intitule «Vivre ensemble dans la cité», sous-titré «Assises de l'habitat social», vaut le déplacement par l'étrange collu¬ sion qu'il révèle : le mouvement HLM, le commissariat du plan et la recherche urbaine des années soixante-dix semblent s'être unis pour concevoir ce moment fonda¬ teur de la politique de la ville. Le dialogue est nourri des actes de la recherche et pourtant les prima donna n'y apparaissent pas. Les grands de la recherche urbaine, des sciences sociales et des sciences politiques, les abonnés de la recherche contractuelle de prestige, les sociologues contre l'Etat1 -tout contre, dira-t-on plus tard -ne se montrent ni lors des assises de l'habitat social ni par la suite lors des premiers travaux politiques de la commis¬ sion des quartiers. Depuis le milieu des années soixante-dix, le lien contractuel entre l'Etat et la recherche -qui avait culminé avec la commission ville du Vie plan -s'est distendu, voire rompu. Les crédits raréfiés, gérés par le commissariat du plan, les Ministères de l'Equipe¬ ment et des Affaires sociales, ont maintenu des relations entre certains chercheurs et la puissance publique, mais sur un mode plus marginal, moins central et spectacu¬ laire. L'expérience de L' Aima-Gare, conduite en partie grâce aux crédits expérimentaux du Ministère de l'Equi¬ pement est emblématique de ce type de rapport et por¬ teuse d'enseignements pour l'avenir. Les réseaux qui

1 . Michel Amiot, Les sociologues contre l'Efat, Editions de l'Ecole des Hautes études en sciences sociales, 1 986.

Les Annales de la Recherche Urbaine n° 64, 0180-930-IX-94I64I34I6 © METT

LES ANNALES DE LA RECHERCHE URBAINE N° 64 p. 34

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