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Sportifs en vue : Les sportifs dans les rues de Lyon

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Année 1992 57-58 pp. 158-164
Fait partie d'un numéro thématique : Espaces publics en villes
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Sportifs en vue

LES SPORTIFS DANS LES RUES DE LYON

Depuis le milieu des années soixante dix on assiste dans les grandes villes françaises au développement d'un phénomène apparemment nou¬ veau. Un nombre croissant d'habitants se livrent à des activités «sportives» dans les espaces publics.

Pourtant, si l'on prend en compte l'ensemble des «activi¬ tés physiques» c'est-à-dire aussi bien les jeux tradition¬ nels populaires, la gymnastique que les sports modernes, on constate que cette présence des pratiquants dans les espaces publics urbains n'est pas récente. Les défilés et les évolutions collectives lors des fêtes de gymnastique, les exhibitions spectaculaires que l'on rencontrait dans certains jeux traditionnels urbains comme les joutes nau¬ tiques, les courses pédestres organisées dans les rues des villes comme les «traversées» à la nage ou les courses cyclistes appartenaient au registre des fêtes populaires. Mais il en est un autre qui relevait d'une tout autre logique: en installant quotidiennement leurs jeux sur les places publiques, les boulistes exprimaient ainsi la fami¬ liarité qu'ils entretenaient avec cet espace .

Cependant à Lyon, dès le milieu du XIXe siècle, les équi¬ pements spécifiques pour la gymnastique et pour certains sports traditionnels (escrime, savate, haltérophilie, lutte, etc...) se sont multipliés (P. Arnaud, 1991). Activités sou¬ mises à des normes de plus en plus sévères, les sports n'ont pu se développer que dans des espaces réservés et conçus pour eux.

On peut dire qu'après la Seconde guerre mondiale ce mouvement va s'accentuer. Entre 1960 et 1970 les équi¬ pements sportifs dans l'agglomération vont voir leur nombre, s accroître très sensiblement.

Parallèlement les quelques manifestations sportives qui se déroulaient encore dans l'espace public (courses cyclistes, joutes nautiques) vont disparaître.

Dans ces conditions le phénomène que l'on observe à partir de 1975, c'est-à-dire la multiplication de prati¬ quants sportifs exerçant leur activité hors des stades ou des gymnases, semble prendre davantage des allures de retour en arrière que d'innovation. Pourtant ces sportifs diffèrent bien des anciens habitués des rues et des places. La tenue qu'ils portent les distingue des joueurs de boules d'autrefois. Le survêtement a supplanté la tenue de travail ou de ville. Alors que les meilleurs boulistes ont rejoint les boulodromes spécialisés, manifestant ainsi leur adhésion au monde traditionnel du sport, des cou-

Jean Camy, Eric Adamkiewics, Pascal Chantelat

reurs à pied, des escaladeurs, des patineurs, etc..., le plus souvent membres de clubs sportifs, découvrent un nou¬ vel espace de pratique et s'offrent au regard des autres citadins.

L'aménagement d'un parcours balisé à la périphérie inté¬ rieure du Parc de la Tête d'Or à Lyon, l'ouverture d'une piste cyclable permettant de longer la rive gauche du Rhône et de rejoindre ce même Parc montrent que le phé¬ nomène a été perçu par les autorités locales. Mais ce n'est pas dans ce seul domaine que des évolutions se sont produites.

On a renoué plus récemment avec les grandes manifesta¬ tions sportives populaires se déroulant au cœur même de la ville, en dehors des lieux qui leur sont habituellement assignés. Par exemple, le «Marathon de Lyon» constitue une épreuve de masse rassemblant lors de ses dernières éditions plus de 10 000 concurrents. Il a été créé au début des années 80 tout comme le Triathlon International de Lyon qui draîne lui aussi de nombreux adeptes.

Alors comment expliquer ce renouveau ? Est-il simple¬ ment la conséquence d'une saturation des espaces spé¬ cialisés face à l'accroissement de la pratique sportive attesté par de nombreuses études (Irlinger et co, 1987 ; Garrigues, 1988) ? L'explication est un peu courte car il semble bien que ce soit tout à fait délibérément que cer¬ tains se tournent vers les Parcs ou les trottoirs de la ville pour y pratiquer leur sport. Et c'est le plus souvent sous le regard bienveillant des passants qu'ils s'exercent aujourd'hui alors que leur présence choquait il y a vingt ans à peine. Notre hypothèse est double: le sport connaît un changement progressif de nature qui le rend apte à occuper l'espace urbain; les formes de la culture urbaine se sont modifiées et le sport est devenu un des registres de cette culture.

Pour conforter cette hypothèse, un travail d'anthropolo¬ gie urbaine a été conduit dans l'agglomération lyonnaise depuis plus de trois ans. Il associe l'observation des pra¬ tiques sur des lieux choisis à des interviews approfondis et à des questionnaires. Il s'inscrit dans un cadre plus large, l'élaboration d'un «Plan Sport-Loisirs» par la Communauté Urbaine de Lyon.

Nous allons ici nous intéresser particulièrement aux pra-

Les Annales de la Recherche Urbaine n°57-58, 0180-930-92-93/57-58115817 ©METT

LES ANNALES DE LA RECHERCHE URBAINE N° 57-58

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