Extraction de silex en Egypte préhistorique
Pierre Vermeersch
Dans cette contribution, nous essayerons de passer en revij|ï les sites d’extraction actuellement connus en Éjj�pte. Dans la vallée du Nil, comme partout, c’est la présence de matières premières qui devra nous gui¬ der dans la découverte de sites d’extraction. Ainsi est-il essentiel de connaître la distribution de ces matières. Comme partout ailleurs, le silex est une matière pre¬ mière qui fut préférée pour la confection d’un outil¬ lage lithique.
Dans toute la vallée du Nil, à partir du Delta jusqu’aux environs d’Assouan, on rencontre du silex en abondance. Cette présence est liée aux formations éocènes qui sont riches en silex, et longent la vallée sur de longues distances (Said, 1962; Vermeersch e.a., 1990). Même si les roches calcaires, contenant des rognons de silex, s’éloignent de la vallée, leurs produits d’érosion y sont amenés par les très nombreux oua-dis qui drainent le désert. Les rognons de silex s’ac¬ cumulent alors en dépôts fluviatiles, que l’on ren¬ contre actuellement le plus souvent en lambeaux de terrasses. Les recherches effectuées dans le cadre du Belgium Middle Egypt Prehistoric Project of Leuven University, que nous présentons ici, se sont essen¬ tiellement effectuées aux alentours de Qéna, en Haute-Égypte (figure 1).
■ Laboratorium voor Prehistoric, Katholieke Universiteit, Leuven, Belgique
L'acheuléen
Les plus anciennes exploitations peuvent être attribuées au paléolithique ancien et plus spécifiquement à l’acheuléen supérieur. Elles ne sont pas nombreuses et aucune n’a été fouillée d’une façon intensive.
Derrière le temple de Dendera (figure x et site 2), une butte dont la partie supérieure est composée d’un gravier riche en galets de silex Rit excessivement exploi¬ tée pour la fabrication de bifaces dont on retrouve en grandes quantités les éclats de fabrication. L’extraction se faisait par le creusement de puits d’une profon¬ deur d’environ 1 m. Comme les fouilles étaient fort restreintes, nous ne savons pas si les puits étaient de grandes dimensions.
Sur la butte deTaramsa 1 (figure x,TaramsaHill), on a pu reconnaître l’existence d’une exploitation acheuléenne dont on n’a pourtant pu retrouver aucune structure. Elles ont vraisemblablement disparu lors des exploitations ultérieures. D’après les données de la chronostratigraphie du site, il nous faut accepter qu’elles étaient en exploitation bien avant 250000 ans (Vermeersch e.a., sous presse).
Le paléolithique moyen
Les restes d’exploitations attribuables au paléolithique moyen ont été fouillés en de nombreux endroits. Ces fouilles nous ont permis de mieux connaître les dif¬ férents systèmes d’extraction en vigueur. C’est sur-
Archéo-Nil n° 7, octobre 1997
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