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Arts Asiatiques Tome 75 – 2020 131 Japon

Le 16 février 1959, Umehara Ryūzaburō (1888-1986), ancien élève d’Auguste

Renoir (1841-1919), adressait une lettre à Vadime Elisseeff (1918-2002), alors directeur du musée Cernuschi, pour lui annoncer le don de deux fragments d’un paravent d’Ogata Kenzan (1663-1743), faisant partie de sa collection personnelle. Ces deux panneaux qui, d’après leur précieuse correspondance, étaient

désignés au Japon comme «OEuvre d’art importante » (jūyō bijutsuhin 重 要 美 術 品 ), sont les premières peintures appartenant au courant décoratif Rinpa à rejoindre les collections de l’institution de l’avenue Vélasquez.

Depuis cette importante donation, il

a fallu attendre soixante ans pour que le fonds japonais du musée Cernuschi soit enrichi en 2019 d’autres oeuvres de style Rinpa. C’est à la générosité d’un collectionneur éclairé, au goût délié, que l’on doit cette acquisition. Avec le fervent soutien de sa femme Reiko, Robert Burawoy, dont l’érudition en matière d’armes et d’armures japonaises n’a pas d’égale, se passionne depuis près de cinquante ans pour l’art asiatique, constituant une collection remarquable. L’ensemble de six oeuvres qu’il a offert au musée Cernuschi comprend trois peintures, dont deux en forme d’éventail,

signées par trois artistes de l’école Rinpa : Nakamura Hōchū 中 村 芳 中 (?-1819), qui

fut principalement actif à Ōsaka, Sakai Hōitsu 酒 井 抱 一 (1761-1828) et son élève Suzuki Kiitsu 鈴 木 其 一 (1796– 1858), représentants majeurs du Rinpa d’Edo. Les sujets de ces créations sont puisés dans le répertoire iconographique traditionnel japonais et illustrent l’un des thèmes préférés des artistes Rinpa,

à savoir les plantes et les fleurs au fil

des saisons. Les formes épurées mises en valeur par une gamme chromatique réduite ainsi que l’application de procédés techniques tel le tarashikomi 溜 込 , c’est-à-dire la superposition de l’encre ou d’un pigment sur une surface encore humide afin de créer un effet de flou,

sont également très représentatifs de

l’esthétique Rinpa. Nakamura Hōchū se

sert de cette technique, dont les effets décoratifs parviennent à évoquer la beauté éphémère de la nature, pour réaliser les feuilles de narcisses (suisen 水 仙 ;

Narcissus tazetta var. chinensis) aux nervures dorées à l’aide d’encre saturée d’eau et de vert malachite (rokushō 緑 青 ).

Les fleurs, dépeintes de manière simplifiée toujours à l’encre très diluée, sont

caractérisées par des lignes de contour épaisses, dégageant une douceur qui n’est

pas sans rappeler le style d’Ogata Kōrin (1658-1716), dont Hōchū est considéré

comme l’un des héritiers (fig. 12).

Le Prunier en fleur (fig. 13) à la composition à la fois simple et puissante est un parfait exemple du style délicat et

poétique de Hōitsu, qui se revendiquait comme le successeur de Kōrin. Le tronc

tortueux du prunier (ume 梅 ; Prunus mume), obtenu par l’application de l’encre sur le support de soie sans tracer les lignes de dessin préliminaire selon la technique du mokkotsu 没 骨 , est le résultat d’un geste sûr. L’arbre est recouvert par

endroits de lichens figurés par le vert

malachite, appliqué suivant le procédé du tarashikomi. Quant aux fleurs rouges à l’apparence simplifiée de taches ponctuées

de pistils révélant une étonnante sensation de souplesse, elles sont rendues par des aplats de couleurs, parfois tellement transparents qu’ils laissent entrevoir les branches élancées. Un buisson de corète du Japon (yamabuki

山 吹 ; Kerria japonica) proche d’un cours d’eau occupe presque entièrement la surface semi-circulaire de l’éventail peint par Suzuki Kiitsu (fig. 14). La solution graphique épurée adoptée pour la représentation de l’eau à l’aide de lignes sinueuses évoque l’un des motifs les plus emblématiques du courant Rinpa. Figure 12. — Nakamura Hōchū (?-1819), Narcisses, époque d’Edo (1603-1868), vers 1800. M. C. 2019-180,

rouleau vertical, encre et couleurs sur papier, H. 114 cm ; L. 70,8 cm. Don Reiko et Robert Burawoy.

© Musée Cernuschi/ Ville de Paris.

Figure 12. — Nakamura Hōchū (?-1819), Narcisses, époque d’Edo (1603-1868), vers 1800. M.C. 2019-180, rouleau vertical, encre et couleurs sur papier, H. 114 cm ; L. 70,8 cm. Don Reiko et Robert Burawoy. © Musée Cernuschi/ Ville de Paris.
Figure 12. — Nakamura Hōchū (?-1819), Narcisses, époque d’Edo (1603-1868), vers 1800. M.C. 2019-180, rouleau vertical, encre et couleurs sur papier, H. 114 cm ; L. 70,8 cm. Don Reiko et Robert Burawoy. © Musée Cernuschi/ Ville de Paris.moremore
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